Novembre, je te hais

Par Élizabeth B. Thivierge

Le mois de Novembre est à peine commencé, mais je le crains depuis des mois. J’appréhende tout ce qu’il pourra apporter, de joyeux ou de désolant, parce qu’avec les années j’ai réalisé que Novembre ne m’aime pas.

J’adore l’automne. Il est frais et coloré et me fait toujours du bien. Chaque jour qui passe me rappelle toutefois que bientôt, l’hiver arrivera, et Novembre aussi.

Novembre est tellement pressé de passer à autre chose, de nous annoncer Noel,  comme si on n’allait pas être écœurés dans un mois. De toute façon, dans deux semaines on voudra le retour de l’été. C’est comme ça, on n’est jamais content.

Je hais Novembre. Il annonce le froid et les journées grises. Je déteste l’hiver. Est-ce qu’on est  obligés de se faire rappeler chaque jour par la nature que le soleil va hiberner et qu’on se va se geler les pieds chaque jour de notre vie?

Y’a plus rien de cozy en Novembre. Être enroulée dans ma couverture avec mon thé, ça n’a plus rien de cute, c’est juste mon mode survie.

J’ai peur de Novembre. C’est ce mois hypocrite qui m’a toujours enlevé ceux que j’aime. Le dernier deuil, et probablement celui qui m’a le plus brisé, remonte à l’an dernier. Un an déjà  que je compte les jours parce que j’ai peur de revivre le 20.^. J’ai aussi peur du 13 et du 25. Je ne crois pas aux superstitions, et pourtant je suis effrayée à l’idée de passer à travers chacune de ces journées.

C’est dans ma tête, je le sais. Mais Novembre, il sait que je le hais, alors il se venge.