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sans doute une gouvernance collective pour l'UMP

Publié le 18 juin 2007 par Jeune Prof De Droite

Depuis la d??mission de N. Sarkozy de la pr??sidence de l'UMP, lundi dernier, c'est d??sormais le vice-pr??sident Jean-claude Gaudin qui assure l'int??rim ?? la t??te du parti jusqu'au prochain congr??s, qui aura lieu ?? l'automne. Ce congr??s devrait ent??riner un changement important dans la direction du parti : l'UMP ne devrait plus ??tre dirig??e par un pr??sident ??lu par les militants mais par une "gouvernance collective", comme l'a indiqu?? Jean-Pierre Raffarin.

"Je ne crois pas, a affirm?? l'ancien premier ministre, qu'il faille que l'UMP se lance dans une ??lection, les Fran??ais attendent de nous qu'on travaille, que le parti aide l'ex??cutif dans son action r??formatrice". Jean-Pierre Raffarin ajoutait par ailleurs sur Europe-1 : "les militants choisiront les nouveaux statuts [...] Il y a la conqu??te du pouvoir et apr??s, il y a l'exercice des responsabilit??s, donc maintenant, c'est au travail!".

Je ne suis absolument pas convaincu, pour ma part, de la n??cessit?? de changer les r??gles de fonctionnement du parti, au pr??texte que l'??lection du pr??sident de la r??publique est d??sormais derri??re nous. Certes, N. Sarkozy et son ??quipe sont tr??s bien plac??s pour conna??tre le danger que pourrait repr??senter l'UMP pour le nouveau pouvoir : en prenant la t??te du parti en 2004, et en f??d??rant une majorit?? autour de lui, N. Sarkozy en a fait un cheval de Troie pour l'emporter d'abord sur les Chiraquiens avant de se lancer dans la bataille pr??sidentielle. Une gouvernance coll??giale ??viterait tout risque de ce genre pour les ??ch??ances de 2012.

Ce changement aurait donc un c??t?? pratique : le parti se contentera d'accompagner le pouvoir et entrera dans une phase de demi-sommeil laissant peu de place aux divisions. Chacun sait qu'au-del?? des clivages id??ologiques, c'est g??n??ralement, de la gauche ou de la droite, le camp le plus uni qui a le plus de chance de l'emporter lors des grandes ??ch??ances.

Pourtant, je ne crois pas que cette unit?? doive se faire au prix d'un tour de passe-passe institutionnel au sein du parti : l'unit?? se m??rite, m??me une fois le pouvoir conquis, et ne doit pas s'imposer par des manoeuvres qui emp??cheraient ??ventuellement des voix divergentes de s'exprimer (et d'ailleurs N. Sarkozy a suffisamment de talent pour rassembler autour de lui sans qu'il soit besoin de cette modification).

En tenant de tels propos, qui para??tront peut-??tre un peu durs aux yeux de mes lecteurs de droite, je ne fais pas de proc??s d'intention, mais je me contente de signaler un risque r??el. L'UMP a connu une r??novation formidable avec N. Sarkozy, qui a su en faire un grand parti d??mocratique et un v??ritable laboratoire d'id??es : il ne faut pas que cet ??lan retombe. Si les militants n'??lisent plus leur pr??sident, on donnera l'impression que la d??mocratie n'??tait qu'un moyen de la conqu??te du pouvoir ; si l'UMP n'est plus une force de propositions, on donnera l'impression que les id??es avanc??es par le parti ??taient au service du candidat et non pas l'inverse.

Bref la gouvernance coll??giale, m??me si elle offre un avantage pratique ?? court terme, est dommageable non seulement sur le plan des principes, mais aussi pour la vie du parti dans la dur??e. "Les militants choisiront les nouveaux statuts", r??pliquera un Jean-Pierre Raffarin. Certes, mais demander aux militants "??tes-vous favorable ?? une gouvernance coll??giale ?? la t??te de l'UMP ?" n'a que l'apparence d'une consultation d??mocratique. Car derri??re cette question au dehors assez anodin, les militants devront comprendre : "Acceptez-vous de vous voir confisquer le droit qui vous a ??t?? reconnu d'??lire votre pr??sident ?" Je voterai non, duss??-je ??tre tr??s minoritaire.


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