Jean-Marc Ayrault, Premier ministre PS, est l'invité de L'Interview politique d'Europe 1, le 9 octobre 2013. Un journaliste l'interroge sur le sort de collègues de leur radio enlevés en Syrie le 6 juin 2013, le grand reporter Didier François et le photographe Edouard Elias.
D'abord, je partage l'inquiétude, l'angoisse des familles, et les vôtres aussi comme collègues, avec ces deux journalistes que vous connaissez bien, mieux que nous encore, Nicolas Hénin et Pierre Torres. Nous avons des preuves de vie (...) et nous faisons tout pour qu'ils soient libérés. [ Didier François et Edouard Elias]
Le reporter Nicolas Hénin et le photographe Pierre Torres, tous deux indépendants enlevés en Syrie le 22 juin 2013, ne sont donc pas des " collègues d'Europe 1 ". Personne sur le plateau n'ose corriger clairement ce lapsus car, à la demande des familles, l'enlèvement des deux journalistes cités n'a pas encore été rendu public, conformément aux consignes de discrétion que Nicolas Hénin, fort de sa connaissance du terrain, avait donné avant son départ (l'absence de publicité facilite le paiement d'une rançon).
Les quatre reporters seront simultanément libérés six mois plus tard, le 19 avril 2014. Leurs témoignages sur la présence de djihadistes français parmi leurs ravisseurs ne seront alors guère appréciés du pouvoir. Plus tard, Pierre Torres regrettera publiquement d'avoir collaboré avec les services anti-terroristes car, en dépit des garanties données, sa déposition fera l'objet de fuites susceptibles de mettre en danger la vie d'autres otages.
Bref, deux poids deux mesures en matière de " savoir tenir sa langue "...
Vidéo à 22' 47'' :