Il paraîtrait...

mardi 10 novembre 2015- qu'il y a quelques mois, le 16 avril 2015, mois exceptionnel de cette année si l’en fut, le Haut-Commissariat à l’Egalité entre les Hommes et les Femmes annonçait, affirmait, relatait, assurait, exposait que 100% des femmes ont déjà été victimes, au moins une fois dans leur vie, d'une forme de harcèlement sexuel dans les transports. Le 9 juillet dernier, un plan d'actions était lancé par le gouvernement. Il se décomposait en douze points : des marches participatives des usagères pour améliorer la sécurité des femmes dans les transports, une campagne de sensibilisation, qui arrive ces prochains jours, des messages pérennes, l'expérimentation de l'arrêt à la demande des bus la nuit, la mobilisation des services de l'Etat sur tout le territoire, des services d'alerte téléphoniques plus efficaces, l'alerte par sms pour plus de sécurité, le développement de nouveaux outils numériques d'alerte et de signalement, un travail continu de suivi du phénomène, des personnels mieux formés, favoriser la mixité dans les entreprises de transport, et lutter contre la diffusion de messages sexistes. Des intentions aux actes, il n'y a parfois qu'un petit pas mais qu'il est parfois difficile de sauter. On avait dit qu'on suivrait ça, qu'on verrait ce qu'on verrait quand on le verrait, et qu'on demandait à voir. Voyons, suivons, puisque c'est toujours l'avenir qui nous dit tout sur le passé. - que les affiches de campagne de sensibilisation évoquées ci-dessus ont débuté hier lundi 9 novembre, dans les transports. Elles reproduisent, assez sobrement, des plans de lignes de métro. Chaque station est une interjection. On peut découvrir un crescendo des interpellations trop classiques subies par les femmes jusqu'au terminus qui dit Stop ça suffit. L'affiche est déclinée en trois versions. Il y a la ligne de la victime qui commence par Pourquoi il me regarde comme ça ?, celle du témoin, Pourquoi il la colle comme ça ?, et celle de l'agresseur, avec la triste série suivante qui empire au fil des arrêts : Mademoiselle !, Vous êtes charmante, C'est pour moi cette petite jupe, Je vais te serrer, Réponds sale chienne ! Toutes s'achèvent par la station Stop ça suffit ; Face au harcèlement, n'attendons pas pour réagir. On va prier pour que ça marche, parce qu'il faudrait que ça marche. Voyons, suivons, puisque c'est toujours l'avenir qui nous dit tout sur le passé. - que le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes bosse, bosse dur, car il a du boulot, malheureusement beaucoup de boulot. Il a élaboré un outil à destination des professionnel.le.s (notez la façon de l’écrire) de la communication, des collectivités locales, des services de l’Etat ou des établissements publics, pour combattre les stéréotypes de sexe dans la communication, interne comme externe. L’outil se nomme Guide Pratique pour une communication publique sans stéréotype de sexe. Comme pour les deux premiers paragraphes, on doit redire que c’est bien affligeant de devoir en arriver à ce genre d’actions tristement nécessaires. Lisons donc les 10 recommandations pour une communication publique sans stéréotype de sexe. Éliminer toutes expressions sexistes ; Accorder les noms de métiers, titres, grades et fonctions ; User du féminin et du masculin dans les messages adressés à tous et toutes ; Utiliser l’ordre alphabétique lors d’une énumération ; Présenter intégralement l’identité des femmes et des hommes ; Ne pas réserver aux femmes les questions sur la vie personnelle ; Parler des femmes plutôt que de la femme, de la journée internationale des droits des femmes plutôt que de la journée de la femme et des droits humains plutôt que des droits de l’homme ; Diversifier les représentations des femmes et des hommes ; Veiller à équilibrer le nombre de femmes et d’hommes, sur les images et dans les vidéos, sujets d’une communication, à la tribune d’événements, ainsi que dans le temps de parole, parmi les noms de rues, des bâtiments des équipements, des salles ; enfin, Former les professionnel.le.s et diffuser le guide. Tendons l’oreille, regardons et écoutons ici et là, nos rues, nos villes, les émissions de télé, de radio, les interventions politiques…Voyons, suivons, puisque c'est toujours l'avenir qui nous dit tout sur le passé.