Star Wars, le réveil de la force : pitié, de grâce, arrêtez !
Comment, vous ne savez pas que le dernier film de J.J. Abrams (qui c’est, ce type, au fait ?) sort le 16 décembre prochain ? Non, écoutez, mon ami, je n’y crois pas, votre cas est désespéré… Vous venez de passer trois semaines de retraite méditative dans un monastère des îles grecques ? Vous étiez mis sous coma artificiel ? Bref, vous n’avez pas été informé de l’évènement planétaire de cette fin d’année : la sortie du dernier opus de « Star Wars ».
Depuis 1977, date de sortie de « La guerre des étoiles », réalisé par Georges Lucas, nous avons eu, classiquement, le déroulement d’une histoire à succès après le premier épisode, il y eut « L’empire contre-attaque » (1980), puis « Le retour du Jedi » (1983) ces deux épisodes déjà réalisés par disciples du Maître, lequel s’était concentré sur les scénarios, la production des films, les stratégies de lancement…. et les produits dérivés !! La saga s’est ensuite poursuivie à un rythme lent, le temps de faire saliver les aficionados, capables, déjà, de coucher devant les portes d’un cinéma pour être sûrs d’être les premiers à entrer dans la salle pour la première séance. Bref, une stratégie bien pensée, centrée autour de quelques idées simples :
- « de la frustration naît le désir » : ne pas « exploiter la bête » au maximum dans le temps le plus resserré ( du genre « Harry Potter », un film par an, régulièrement, dans les années 2000) faire cependant, de temps en temps, une ressortie des anciens épisodes, avec son re-mastérisé, par exemple
- articuler la conception des films avec celle d’objets fétiches, qui deviendront autant de cadeaux incontournables : sabre laser, casque de Dark Vador, petit robot R2D2, et j’en passe… Aux USA les produits dérivés représentent déjà des recettes supérieures à celles des films !
- profiter au maximum des nouvelles technologies sonores ou visuelles : les films dirigés ou produits par Lucas ont été parmi les premiers à utiliser le son Dolby stéréo, le son THX (à l’époque où le numérique ne régnait pas en maître ), et bien entendu la 3D, en re-formatant au besoin des films tournés en 2D autrefois.
Mais là où Disney (nouveau distributeur des films produits par Georges Lucas) fait très fort, c’est dans la captation des médias. Point besoin d’acheter des espaces publicitaires en presse, radio ou TV, ce sont ces médias, qui, eux-mêmes, galopent pour offrir à « Star Wars » des heures de radio ou de TV gratuites. Ils paieraient presque pour pouvoir passer en exclusivité le dernier film annonce, celui où l’on devine la présence de Luke Skywalker….. Quant aux réseaux sociaux, les followers de « Star Wars » se chargent eux-mêmes de faire de la sortie du film l’évènement de leur vie, carrément… Une grande radio d’information continue disserte depuis des semaines sur ce film qui, comble du comble, est étudié dans le cadre des programmes scolaires de certains collèges, sous prétexte qu’il s’agit d’un des grands mythes fondateurs de ces trente dernières années ! Au fait, pour tous ces gens-là, le 11 septembre 2001, ça leur dit quelque chose ? Bof, non… Ah, attendez, mais si, au fait, c’était le tournage d’un film-catastrophe sur les Twin Towers à New York, c’est bien ça, non ?
Bref, la fiction a définitivement supplanté la réalité… Clap de fin, et rideau !
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