Sarkozy-Royal, la campagne de deuxi??me tour commence

C'est sans triomphalisme aucun, mais tout de m??me avec une satisfaction certaine que j'ai d??couvert hier les r??sultats : 31,11% des voix pour N. Sarkozy, c'est un score qui d??passe les esp??rances. Si le candidat de l'UMP devait ??tre ??lu, cet excellent chiffre, conjugu?? avec le tr??s fort taux de participation (84,6%), lui donnerait une l??gitimit?? incontestable pour r??former.

Comme je le pronostiquais dans ma note du 20 avril, le vote utile a jou?? ?? plein pour placer S. Royal (25,84%) en deuxi??me position pour le second tour, mais on peut tout de m??me saluer la performance de F. Bayrou (18,55%), qui, bien qu'??limin?? de la course, est parvenu ?? tripler son score de 2002. Ce bon r??sultat du candidat de l'UDF me para??t ??tre ?? bien des ??gards une bonne nouvelle pour le pays : il a d'abord pour corollaire une baisse significative de l'extr??me-gauche comme de l'extr??me droite (m??me si le vote utile et le fort taux de participation doivent nous conduire ?? nuancer cette baisse) ; ensuite, le score r??alis?? par F. Bayrou ne peut que contraindre le PS ?? r??aliser enfin sa mue vers la social-d??mocratie : le PC, avec moins de 2% des voix, n'est plus en ??tat de n??gocier quoi que ce soit.

Pour le second tour, la gauche va se rassembler comme un seul homme, beaucoup moins autour d'un projet que contre N. Sarkozy. Le vote anti-Sarkozy permettra peut-??tre ?? S. Royal, durant la campagne, de faire le grand ??cart entre les ??lecteurs de la LCR et ceux de F. Bayrou, mais si jamais elle emportait la pr??sidentielle, le seul point de rassemblement de toutes ces tendances divergentes, autrement dit Sarkozy, ayant disparu, les dissensions ne manqueraient pas d'??clater au grand jour, et S. Royal aurait certainement une majorit?? assez ??troite pour gouverner.

La premi??re diff??rence entre Sarkozy et Royal, et qui va plut??t ?? l'avantage de Sarkozy, est donc que le camp du premier affiche clairement sa volont?? de faire campagne pour des id??es, tandis que celui de la seconde risque avant tout de chercher ?? faire barrage au candidat de l'UMP, les id??es passant au second plan. N. Sarkozy, qui a parfaitement conscience de l'??tat d'esprit qui r??gne ?? gauche, a imm??diatement appel?? ?? une campagne digne et ?? un d??bat projet contre projet, plut??t qu'?? des attaques personnelles :

"Ce d??bat, a-t-il affirm?? im??diatement apr??s les r??sultats, nous avons la responsabilit??, Madame Royal et moi, de faire en sorte qu???il se d??roule dans la clart??, dans la sinc??rit?? et dans le respect des personnes. Nous avons le devoir de donner ?? travers ce d??bat une image de dignit?? qui soit ?? la hauteur de la dignit?? de la fonction pr??sidentielle. Pour ma part je ne changerai pas de ligne de conduite. Je veux dire ?? Madame Royal que je la respecte et que je respecte ses convictions et que je souhaite que le d??bat de ce second tour soit v??ritablement un d??bat d???id??es. Les Fran??ais l???attendent depuis trop longtemps, le r??clament avec trop de force pour qu???il soit d??natur??." Ce ton apais?? et cette volont?? de d??battre ont contrast?? tr??s nettement avec les interventions sur France2 d'un Fran??ois Rebsamen, d'une Dominique Voynet ou d'un No??l Mam??re, qui tous on cri?? au loup en qualifiant N. Sarkozy d'homme dangereux. On ne peut que les inviter ?? garder leur calme et ?? se pr??parer plut??t ?? d??fendre leur "pacte pr??sidentiel"...

Un premier sondage pour le second tour, organis?? hier par Ipsos, donnait Sarkozy vainqueur ?? 54%, un second lui donnait 52% d'intentions de vote. C'est plut??t de bon augure, mais il faut maintenant oublier les sondages, et aller convaincre les ??lecteurs : la bataille des id??es, rien d'autre ne doit avoir d'importance !

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