Dans cette période de libéralisme outrancier et grandissant, tuteur légal de l’austérité européenne (qui selon la version officielle n’existe pas), laquelle est pourtant de mise aujourd’hui, il ne faut pas attendre du PS qu’il en soit le garde-fous, avec des Valls et des Macron érigés en stars incontestables d’une gauche moderne dont on connait les idées… si proches du peuple. Comme il est facile d’attaquer les fonctionnaires, et de brandir l’arme du salaire au mérite, comme pour dire que certains ne le seraient pas, méritants… On connait la rengaine de ces libertarés : feignants de fonctionnaires ! Nantis ! Privilégiés ! Belle mesure de droite que voilà… On en oublierai presque qu’elle provient du PS, lequel luttait autrefois contre celle-ci lorsqu’elle venait de Sarkozy…. C’est pourquoi je me suis souvenu de mon expérience personnelle. Elle date d’un an, avant que je ne sois au chômage pour en avoir un peu trop critiqué les fondements insupportables, les injonctions paradoxales, et la souffrance au travail qu’elle provoque, pudiquement remisée dans la catégorie statistique des risques psycho-sociaux…. .Lesquels, on le sait, ne proviennent, selon les dires mêmes des employeurs publics ou privés (de plus en plus les mêmes, au vu du phénomène du pantouflage…) que d’individus fragiles qui importent leurs problèmes personnels de la maison sur leur lieu de travail. Et c’est ainsi que le tabou le reste. Aussi, je sais de quoi je parle. Nulle idéologie là dedans, juste des observations purement factuelles. Un responsable d’atelier menuiserie contraint d’apporter son propre matériel personnel au travail, sous peine de ne plus pouvoir remplir ses missions, et qui a peur de son évaluation annuelle, dont dépend sa rémunération… . Un stagiaire de l’AFPA qui tente avec une opiniâtreté louable de faire l’inventaire du matériel informatique de ce gros établissement public et qui découvre peu à peu, effaré, que la plupart des ordinateurs appartiennent personnellement aux (plus ou moins, car tant de contractuels !) fonctionnaires… Au point que le matériel de l’établissement ne soit plus qu’une anecdote. Et au fil des discussions avec des rencontres professionnelles (hé oui, je suis quelqu’un de sociable, malgré les apparences…) s’apercevoir que tout un chacun, dans tant administrations, jusqu’aux plus insoupçonnables, sont logées à la même enseigne.. Ces policiers ou ces gendarmes, obligés de ramener leur propre ordinateur portable au commissariat ou à la brigade pour travailler correctement, parce que leurs ordinateurs pro ne supportent pas les logiciels maison, trop gourmands en ressources… Se souvenir aussi de cette logique étonnante, découverte au hasard d’une conversation (ce n’est pas tout à fait transparent…) que l’attribution de matériel informatique, dans bien des administrations, se réalise en cascade. C’est à dire que les fonctionnaires du haut de l’échelle touchent le matériel dernier cri, lequel après amortissement est attribué à l’échelon hiérarchique inférieur, le tout allant jusqu’au bas de l’échelle. Et celui qui travaille le plus, qui a le plus de tâches administratives à réaliser, en général l’obscur agent de catégorie C, se retrouve avec un vieux 386 dx ou presque, qui à force de ramer, fait péter les plombs dudit fonctionnaire (dont on voit ici par l’exemple le respect et la reconnaissance que sa hiérarchie lui porte) lequel face au public, passe pour un con (une conne) hystérique qui y met franchement de la mauvaise volonté …. Et c’est là qu’il entend cet abruti de Macron et ses amis libéraux taper encore, et encore, sur les fonctionnaires…. Dois-je vous l’avouer ? je ne peux que comprendre ses envies de meurtres et d’explosions magnifiques….