Traiter de manière intensive l’hypertension artérielle (HTA) est bien plus efficace pour réduire le risque cardiaque et de décès lié, plutôt que » de se contenter » d’atteindre l’objectif de contrôle actuellement prévu dans les directives générales, conclut cette étude de chercheurs de l’Université de l’Utah. Bref, il s’agit ici, par un traitement plus intensif de faire baisser la pression artérielle systolique en deçà de l’objectif cible et de pouvoir ainsi réduire, encore, le risque de décès de 27%. De nouvelles données, présentées dans le New England Journal of Medicine, qui pourraient inspirer de nouvelles directives et avoir des implications énormes pour le milliard de personnes dans le monde qui souffre d’HTA.
L’étude SPRINT (Systolic Blood Pressure Intervention Trial) mené à partir de 102 sites cliniques aux États-Unis et à Porto Rico, a suivi durant un peu plus de 3 ans, 9.300 participants, âgés de 50 ans ou plus, à risque élevé de maladie cardiovasculaire, avec une pression artérielle systolique > 130 mmHg et répartis pour atteindre un des 2 objectifs de pression artérielle: <120 mmHg ou < 140 mmHg. Ces participants n’avaient pas d’antécédent de diabète ou d’accident vasculaire cérébral au départ de l’étude. Leur pression artérielle a été » ajustée » par traitement antihypertenseur de manière à atteindre l’un des 2 objectifs et les participants ont également reçu des conseils de mode de vie.
Les résultats de l‘étude parlent d’eux-mêmes :
Les patients dont la pression artérielle cible était 120 mmHg présentent :
· un risque de crise cardiaque, d’insuffisance cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral réduit de 24% un risque de décès réduit de 27%, vs patients avec objectif de 140 mmHg.
· ce traitement plus agressif semble être aussi efficace pour les adultes de 75 ans et plus que pour les adultes 50-74 ans.
· les résultats sont jugés si positifs qu’en septembre 2015, les US National Institutes of Health (NIH) décident d’arrêter l’étude SPRINT, un an plus tôt que l’échéance prévue, en raison des bénéfices cardiovasculaires et de survie démontrés.
Des implications » énormes « pour le milliard d’adultes dans le monde entier avec l’hypertension, ou l’hypertension artérielle, la principale cause de maladie cardiaque et d’AVC. Avec quelques réserves cependant, qui impliqueront une surveillance toujours étroite des patients traités. Car cette gestion intensive de la pression artérielle s’avère également associée à un risque accru de certains effets indésirables graves, comme l’hypotension, des évanouissements et des anomalies rénales aiguës sans pour autant de dommages permanents aux reins.
Un rapport bénéfice-risque positif pour le traitement intensif : c’est l’avis des auteurs : des résultats qui ont même pris la plupart des chercheurs par surprise. Des chercheurs qui réfléchissent aussi à un hypotenseur efficace mais dénué de risque d’effets indésirables.
D’autant que ces améliorations constatées avec le traitement intensif, l’ont été en seulement 3 ans, mais pourraient être encore beaucoup plus significatives sur 10 ou 30 ans. Il reste enfin à déterminer comment ces résultats vont influencer les directives actuelles.
Source: New England Journal of Medecine November 9, 2015DOI: 10.1056/NEJMoa1511939 A Randomized Trial of Intensive versus Standard Blood-Pressure Control
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