Plus tard, en 1919, à Versailles, sera signé le traité de Versailles.
Le dernier jour de guerre a fait près de 11 000 tués, blessés ou disparus, soit plus que lors d’une opération majeure comme le Jour J en 1944 (si ne sont comptabilisés que les pertes alliées). Certains soldats ont perdu la vie lors d’actions militaires décidées par des généraux qui savaient que l’armistice avait déjà été signé15. Par exemple, le général Wright de la 89e division américaine prit la décision d’attaquer le
village de Stenay afin que ses troupes puissent prendre un bain, ce qui engendra la perte de 300 hommes15.À 10 h 45 du matin, soit 15 minutes avant l’heure du cessez-le-feu, Augustin Trébuchon a été le dernier soldat français tué, estafette de la 9e compagnie du 415e régiment de la 163e division d’infanterie, il est tué d’une balle dans la tête alors qu’il porte un message à son capitaine16. Le dernier britannique, George Edwin Ellison a été
tué à 9 h 30 alors qu’il faisait une reconnaissance non loin de Mons en Belgique. Le dernier soldat canadien a été George Lawrence Price, deux minutes avant l’armistice. Il a d’abord été enterré à Havré avant d’être transféré à Saint-Symphorien (Belgique), au cimetière militaire. La pierre tombale d’Havré est exposée au musée d’Histoire militaire de Mons. Enfin l’Américain Henry Gunther est généralement considéré comme le dernier soldat tué lors de la Première Guerre mondiale, 60 secondes avant l’heure d’armistice, alors qu’il chargeait des troupes allemandes étonnées parce qu’elles savaient le cessez-le-feu imminent.La date de décès des morts français du 11 novembre a été antidatée au 10 novembre par les autorités militaires. Deux hypothèses expliquent cette décision. L’hypothèse symbolique : pour les autorités militaires, il n’était pas possible ou trop honteux de mourir le jour de la victoire ; l’hypothèse matérielle : cette décision a été prise dans de
nombreux cas par des médecins ou les chefs directs des soldats morts après l’armistice (dans ce cas, les épouses ne touchaient pas les pensions de guerre) afin d’éviter toute forme de contestation sur l’attribution des pensions des veuves de guerre.