Îlot de Langherans humain (0,3 mm diamètre) avec des cellules alpha en rouge et des cellules Bêta en vert.© Inserm Valery Gmyr
Source iconographique et légendaire: http://presse.inserm.fr/diabete-de-type-2-comprendre-la-regulation-du-taux-de-sucre-pour-mieux-le-traiter/18945/
Nous avons suivi 4106 participants présentant une tolérance normale au glucose (NGT) de l’Étude Coréenne sur le Génome et l'Épidémiologie, les soumettant à des tests de tolérance orale au glucose tous les deux ans pendant 10 ans. Nous avons estimé la fonction β-cellulaire à l’aide de l’index insulinique sur 60 minutes (IGI60), et la sensibilité à l’insuline à l’aide de l’indice composite Matsuda de sensibilité à l’insuline (ISI). Nous avons poursuivi les investigations sur l'association entre 66 types connus de variations génétiques et les risques de prédiabète et de diabète, et d'altération de la fonction β-cellulaire et de sensibilité à l’insuline.
Au cours des 10 années de suivi, 1093 (27%) des 4106 participants ont développé un prédiabète et 498 (12%) participants ont développé un diabète. En comparaison avec les participants demeurant NGT, ceux d’entre eux progressant vers un diabète présentaient un IGI60 plus bas (données non ajustées 5.1 µU/mmol [Intervalle de Confiance -IC- 95% 0.5-56.1] versus 7.9 µU/mmol ; p<0.0001) et une ISI plus basse (données non ajustées 8.2 [2.6-26.0] versus10.0 [3.2-31.6] ; p<0.0001) à la ligne de base. Les participants normotolérants au glucose à dix ans montraient une diminution en ISI (données ajustées 10.1 [9.9-10.3] versus 7.4 [7.3-7.6] ; p<0.0001) mais une augmentation compensatoire de l’IGI60 (données ajustées 6.9 µU/mmol [6.5-7.2] versus 11.7 µU/mmol [11.2-12.1] ; p<0.0001) par rapport à la ligne de base. En revanche, les participants qui développaient un diabète montraient une diminution en ISI (données ajustées 8.4 [8.0-8.7] versus 3.0 [2.8-3.2] ; p<0.0001) mais pas d’augmentation compensatoire significative (p=0.95) de l’IGI60. Une variation génétique proche du gène de la glucokinase (rs4607517) était associée de manière significative avec une progression vers un prédiabète ou un diabète (hazard ratio 1.27, 1.16-1.38 ; p=7.70 x 10-7).Une fonction β-cellulaire diminuée, qui pourrait être en partie due à des facteurs génétiques, et une compensation β-cellulaire altérée lors d’une dégradation progressive de la sensibilité à l’insuline sont des facteurs cruciaux de détérioration de la tolérance au glucose. Jung Hun Ohn, MD, et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 11 novembre 2015
Financement : South Korean Ministry of Health & Welfare.
Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ