L’agence
américaine de notation Fitch a abaissé la note de l’Ukraine en monnaie
étrangère à long terme à D, équivalant au défaut de paiement. Cette
nouvelle s’inscrit dans une tendance négative des pronostics
internationaux sur l’économie de Kiev.
La décision de la société
est motivée par un nouveau non-paiement par Kiev de ses obligations,
pour un montant de 250 millions de dollars (238 M€).
«Fitch
considère l’introduction du moratoire temporaire des paiements
extérieurs comme un défaut de paiement», lit-on dans un communiqué de
l’agence, qui rappelle que Kiev a été investi de ce pouvoir par la Rada
(Parlement ukrainien) en mai 2015.
En septembre, l’agence de notation Fitch avait dégradé la note de
l’Ukraine à C, «défaut imminent». De son côté, une autre agence de
notation, Standard & Poor's, a abaissé la note en monnaie étrangère
de Kiev à SD, équivalant à «défaut sélectif», tout en maintenant la note
en monnaie nationale à CC+/C. Les deux sociétés ont pris cette décision
suite à la suspension par le gouvernement ukrainien de tous les
paiements sur sa dette publique, le 22 septembre.
Cette dernière
mesure de Kiev a été introduite dans le cadre de l’accord de
restructuration mis en place avec ses créanciers. Conformément à cet
accord négocié fin août, l’Ukraine obtient l’effacement de 20 % de sa
dette, soit 3,6 milliards de dollars (3,2 Mds €), sur un total de 18
milliards de dollars (16 Mds €).
Cependant, l’Ukraine est toujours en discussion sur les conditions
de la restructuration de sa dette avec la Russie, l’un des plus
importants créanciers de Kiev, qui détient des obligations d’une valeur
de trois milliards de dollars (2,7 Mds €). Moscou refuse d’accepter les
conditions de Kiev et les deux parties menacent de porter l’affaire
devant la justice pour obtenir gain de cause.
Conformément à sa
réglementation actuellement en vigueur, le Fonds monétaire international
n’est pas en mesure de prêter de l’argent à un pays se trouvant en
situation de faillite vis à vis d’une créance détenue par son secteur
officiel.
Pourtant, l’institution dit travailler à un assouplissement de
cette règle, afin de pouvoir accorder un nouveau prêt à l’Ukraine.
Source : RT