Magazine Culture

Critiques Séries : American Horror Story : Hotel. Saison 5. Episode 6.

Publié le 12 novembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

American Horror Story : Hotel // Saison 5. Episode 6. Room 33.


En donnant un peu plus de mal à Lady Gaga dans cet épisode, la série parvient à poser de nouvelles questions plutôt sympathiques qui permettant aussi de faire évoluer l’histoire de la saison. C’est d’ailleurs un sentiment étrange que j’ai ressenti face à cet épisode qui dénote complètement du précédent sur les peurs d’un parent face à ses enfants. Dès la première scène, « Room 33 » permet de donner l’impression que cette saison n’est jamais partie dans tous les sens et que finalement tout ce qu’elle raconte depuis le début a été fait dans le bon sens. Cela permet de lier certaines intrigues un peu en marge du reste. Nous nous retrouvons donc dès l’ouverture dans le Los Angeles de 1926 où The Countess ou Mrs. Johnson pour les intimes, consulte le Dr. Montgomery (incarné par Matt Ross). Ce dernier s’introduit dans cet épisode au travers de l’addiction et de la thématique que la série semble utiliser autour de ça depuis un sacré bout de temps maintenant. Car cette saison parle énormément d’addictions, dans le bon sens du terme. Lady Gaga est parfaite dans le rôle de The Countess, pas seulement car elle quelque chose de vraiment parfait pour l’univers de American Horror Story, mais aussi car elle incarne son personnage avec beaucoup de volupté, de sensualité et de sexualité. C’est rare de voir quelque chose de vraiment sexy dans cette série, en tout cas pas dans le sens de Hotel. Loni Peristere, réalisateur de cet épisode démontre son agilité avec l’univers de American Horror Story.

Il a déjà mis en scène parmi de très bons épisodes de la série et il parvient encore une fois ici à montrer sa vision du monstre sexy. La perspective que la série s’offre en tout cas ici change de tout ce que la saison avait pu faire précédemment. Certes, narrativement parlant il y a une suite et le lieu aide beaucoup mais étrangement c’est un épisode qui m’a donné l’impression d’être complètement différent des autres. Peut-être est-ce l’histoire de Liz Taylor et Tristan. Cette histoire est certainement l’une des plus intimiste et l’une des plus fascinante de l’épisode. Denis O’Hare est de toute façon succulent sous les traits de la Liz Taylor du Cortez mais avec Finn Wittrock il partage quelque chose d’électrique. Je n’avais jamais ressenti quelque chose de tel face à un épisode de American Horror Story. Cette connexion qu’il y a entre les deux personnages forge presque le respect. C’est très aidé par la prestation des acteurs et surtout celle de Denis O’Hare mais ce n’est pas que ça. C’est aussi un échange de dialogues fait de façon très intelligente. Tous les mots comptent et c’est aussi pour cela qu’ils ne sont peut-être pas aussi nombreux. Tristan demande « Do you love me? » quand elle répond « I think I love you ». Rien que ça me fascine. C’est peut-être peu pour vous mais l’univers de American Horror Story : Hotel change tellement des autres saisons de la série.

C’est la première fois depuis Asylum que j’ai l’impression que American Horror Story cherche à raconter vraiment autre chose et à nous plonger dans un univers totalement différent. S’il est encore trop tôt pour dire si je préfère Hotel à Asylum, c’est en très bonne voie et rien ni personne ne pourra m’empêcher de le penser. Car je pense aussi que les deux saisons précédentes ont forgé le dégoût du téléspectateur pour l’univers de American Horror Story. C’est peut-être aussi pour cela qu’il est plus facile de passer à côté des petits trucs de cette saison (comme le magnifique épisode précédent ou encore cette scène entre Liz et Tristan). Mais Liz laisse tomber le masque dans cet épisode, laissant entrevoir dernière le masque de vraies émotions. O’Hare n’a jamais été aussi touchant dans American Horror Story que cette année et l’usage que fait la série du personnage me fascine vraiment. Il y a une vraie notion d’amour là dedans qui sort presque du lot. Peut-être pour Tristan mais aussi pour la Countess. La réaction de la Countess face à l’amour de Liz pour Tristan est intéressant là aussi, parlant du fait que quand on est comme elle, on ne peut pas ressentir les choses comme les humains. Elle parle du fait que les émotions sont des saveurs dans sa bouche qu’elle peut goûter. Sa façon de décrire les parfums des émotions comme le fait que la joie ressemble à la fraise, la haine comme des chips glacés dans du martini, ou encore l’amour comme de l’eau de rose.

Tout cela m’a fasciné là aussi car au delà du visuel, American Horror Story créé des émotions chez le téléspectateur. On ressent au même moment ces parfums dans notre bouche et l’on partage une expérience sensorielle étonnante. Alors certes, vous allez vous demander ce que je prends quand je regards American Horror Story : Hotel. Ja répondrais simplement par « Rien ». Il n’y a besoin de rien si ce n’est se laisser plonger au coeur de ce que la série raconte. C’est plus facile quand les personnages sont bons et solidement construits comme dans Hotel. D’ailleurs, ce que j’aime cette année c’est le fait que American Horror Story parvienne enfin à interconnecter certaines intrigues et à faire des liens beaucoup plus judicieux entre elles. La confrontation de la vision de la Countess des sentiments et celle de Liz (pour qui c’est différent et pas vraiment une saveur dans la bouche), c’est étonnant car au delà de l’expérience visuelle qu’est American Horror Story, du côté foutraque de la narration parfois, c’est aussi cette année une vraie expérience qui transforme le monde que l’on perçoit en quelque chose de vraiment vivant. Car la série vit et c’est la première fois que je ressens cela en 5 années d’existence. Auparavant c’était une série avec un récit, mais elle nous propose cette année de vivre ce récit. Ma fascination pour American Horror Story ne semble pas prendre de fin pour le moment et les autres histoires de cet épisode,,de la famille Lowe à Donovan résonnent parfaitement. C’est musical (et pas seulement pour une chanson de Depeche Mode coincée au milieu d’un épisode).

Les dialogues ont une sonorité, les mots des saveurs. American Horror Story est devenue une expérience difficile à percer (peut-être) mais une vraie expérience différente de tout ce qu’elle a pu incarner jusqu’à présent. Cette saison semble être pour moi la plus fascinante et la mieux travaillée de toute. Comme quoi, après 2 années à errer dans tous les sens, on peut encore faire de très belles choses.

Note : 9.5/10. En bref, une expérience sensorielle.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog