Et pendant ce temps là :
Samedi 13 novembre 1915
Comme hier, mauvais temps, pluie fine. Pensant avoir notre journée de repos, je ne me presse pas du tout à me lever et vlan ! A 8h on vient demander des musiciens pour faire une corvée. Tout le monde g..... : " Ce n'est pas assez d'assurer notre service de blessés !". On nous fait monter de l'eau au poste du colonel aux troisièmes lignes. Jamais tranquilles ! Et puis quel temps ! enfin nous partons chercher les petits tonneaux d'abord en haut puis nous redescendons les remplir à la source près de la ferme de Beauséjour et il nous faut les remonter ce qui nous fait deux voyages, et quelle bouillie dans les boyaux...
Notre corvée finie, nous rentrons vers 10h à nos sapes dans un triste état, la capote trempée, couverte de boue et comme de juste de mauvaise humeur.
Le régiment est relevé cette nuit par le 69ème et sûrement qu'au petit jour, demain nous partirons pour Hans.
Quelques uns de nos musiciens sont déjà partis faire le campement.
Nuit calme mais très humide.
source : Les petits carnets de Georges Baudin