Magazine Culture

Critiques Séries : London Spy. Saison 1. Pilot (UK).

Publié le 13 novembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

London Spy // Mini-series. Episode 1.


Retrouver Ben Whishaw dans une série où il incarne un espion après avoir vu Spectre est une sensation assez étrange et pourtant, il y a une vraie envie de raconter une série d’espionnage différente. Elle est différente car London Spy se raconte du point de vue d’une relation amoureuse entre un espion et un personnage étrange, un dénommé Alex. Cette relation sort d’autant plus du lot qu’il s’agit d’une relation entre deux hommes. C’est assez rare en télévision qu’un couple d’homme soit le héros d’une histoire. Ben Whishaw et Edward Holcroft (Wolf Hall, Vampire Academy) forment un duo particulièrement intéressant même si l’on ne s’investit pas toujours autant que l’on ne pourrait probablement le souhaiter dans leur aventure. Il y a cependant des scènes assez intelligentes et intenses en termes de mélancolie. J’ai beaucoup aimé la petite escapade d’Alex et Danny au bord de la plage. La série me fait penser d’un point de vue de la mise en scène à un film de Lars Von Trier et Jakob Verbruggen (The Bridge, The Fall) est là pour justement nous rappeler cette influence suédoise qu’il y a dans la mise en scène. Ce n’est pas une série qui se veut malsaine mais qui au contraire parle d’homosexualité comme elle parlerait d’un couple hétérosexuel.

Prévenant et romantique, Danny, un espion des services secrets britanniques, tombe amoureux de l'énigmatique et antisocial Alex. Lorsque ce dernier disparaît, Danny fait tout pour le retrouver et découvrir la vérité.

C’est une occasion de dépeindre une relation énigmatique de façon différente et donc de séduire par l’écriture de Tom Rob Smith (à qui l’on doit le roman Enfant 44 dont l’adaptation cinématographique est sortie cette année au cinéma). Il y a des maladresses, des moments où l’on a l’impression de passer de scènes en scènes comme l’on passerait de souvenirs en souvenirs mais je pense que c’est un peu ça. Il y a de très beaux moments, comme la scène de sexe. Vous allez vous dire, c’est cliché, un homo qui aime une scène de sexe homo à la télévision et pourtant, cette scène est vraiment belle. Elle est courte mais belle. Elle semble volée dans un cinéma indépendant. On trouve ainsi un peu de The Affair aussi dans cette série, ce qui est forcément une très bonne chose, mais aussi de Doctor Foster pour le mystère acté par une histoire de romance entre deux personnages où le mystère reste au centre. Si Alex est insondable tout au long de l’épisode et qu’il semble être capable de dire tout ce qu’il veut pour que l’on comprenne ce personnage, il y a quelque chose de toujours très complexe. Au début, London Spy nous est contée comme une histoire d’amour, dramatiquement belle. Ce que je trouve étrange cependant c’est d’avoir voulu vendre London Spy comme un thriller d’espionnage alors que c’est complètement différent.

C’est beaucoup plus une sorte de drame romancé sur fond d’espionnage (et encore, cela n’a pas une place si prédominante que ça). La comparaison avec The Affair n’est pas si étrange que ça, notamment quand Danny parle du fait qu’il n’a jamais trompé Alex. Le fait que l’on ne voit que le point de vue de Danny est aussi une manière de nous rappeler l’influence que la série de Showtime aurait potentiellement pu avoir dans London Spy. Impossible de ne pas imaginer tout le temps que Ben Whishaw va se transformer en Q (encore plus quand on voit les locaux du MI6, que l’on retrouvait aussi dans les James Bond). C’est assez perturbant mais l’intrigue de London Spy est suffisamment intrigante et fascinante pour que l’on parvienne à rapidement laisser cela de côté. Ainsi, on se retrouve donc face à une série d’envergure assez sympathique et surtout hypnotique. On se laisse porter par cette étrange histoire. On a l’impression au départ qu’il n’y a rien de bien intéressant et plus le temps passe et plus les choses deviennent fortes, surtout quand dans la seconde partie de l’épisode Danny découvre l’appartement saccagé. C’est sans parler d’Alex et de ce que ce dernier implique à sa façon dans la vie de Danny (car ce n’est pas qu’une romance non plus).

Note : 7.5/10. En bref, une série énigmatique sur fond de romance homosexuelle intelligemment menée.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog