Crédit photo : Ladli/Elysée - 14 novembre 2015
NICE, par Ralph Bechani
Moins de 24h après les terribles attentats de Paris, l'heure est donc au recueillement. Il faut dire que le bilan est lourd, trop lourd. Au moins 128 morts et près de 300 blessés, dont une centaine est encore dans un état critique.
Tout s'est joué hier soir après 21h dans les 10e et 11e arrondissements de la capitale et près du Stade de France. L'attaque la plus meurtrière a eu lieu au Bataclan ou 82 personnes ont perdues la vie.
L'état d'urgence a été décrété sur tout le territoire et le contrôle aux frontières rétabli. Un deuil national de trois jours a aussi été décrété. Les drapeaux sont mis en berne, et une minute de silence sera observée lundi à midi.
On apprend aussi de la voix de François Hollande qu'un Congrès se tiendra lundi à Versailles, députés et sénateurs devraient tous y participer.
Par ailleurs, les manifestations sont interdites à Paris et dans les départements voisins jusqu'à jeudi. De son côté, la Fédération française de football a annoncé aujourd'hui que le match amical entre l'Angleterre et la France est maintenu, mardi à Wembley en Grande-Bretagne, malgré les attentats.
Idem pour la COP21, la conférence mondiale sur le climat, elle aura lieu dès le 30 novembre, à Paris.
S'agissant des assaillants. C'est le groupe Etat Islamique qui a revendiqué ces attaques, dans un communiqué posté sur Twitter ce samedi. La mouvance djihadiste justifie sa barbarie en réponse "aux insultes faites au prophète Mahomet" et "aux bombardements menés par l'armée de l'air française contre Daesh, en Syrie en Irak".
Parmi les toutes dernières informations qui nous parviennent, le corps d'un des terroristes qui a attaqué le Bataclan a été identifié. L'homme est de nationalité française et il est connu des services de renseignements, selon l'AFP.
Un passeport syrien aurait aussi été retrouvé sur l'un des kamikazes.
Enfin, un numéro vert d'information a été mis en place : le 0800 40 60 05. Il y a également un appel à témoins via le 197, toujours par téléphone alors qu'un site Internet est également à la disposition du public pour déclarer une disparition ou déposer un témoignage sur le www.securite.interieur.gouv.fr.
Le nouvel échec de la DGSI
Concrètement, cela fait des années que la France sous estime la menace islamiste. Après Mohamed Merah à Toulouse, en mars 2012, et les attentats de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, l’échec de la DGSI commence à peser lourd. Il semble bien que tout cela aurait pu être évité avec un minimum de radicalité et une prise de conscience réelle.
Ce n'est certainement pas en défilant dans les rues, comme le 11 janvier dernier, en dénonçant la barbarie, ou en tenant des discours compassionnels, voire xénophobes ou islamophobes parfois, que les pays concernés par cette menace mettront fin à ce type de barbarie.
Les Français semblent déconnectés! Le peur de Marine Le Pen dans la perspective des régionales fin 2015 ou la Présidentielle en 2017 paraît plus jubilatoire. Défendre un modèle social exceptionnel et ses intérêts personnels sont autant d'arguments pour éviter d'intégrer cette "guerre", ou au moins de s'en rendre compte.
Faut-il rappeler que Daesh est au moins aussi inhumain que les Nazis pouvaient l'être il y a 70 ans! Mais malgré sa tendance mondialiste, son champ d'action est pourtant limité. L'Etat islamique frappe de manière aléatoire et sporadique, pour ne pas dire opportunément, selon les moyens que le groupe terroriste réussi à réunir à un moment donné.
D'ailleurs, avec l’intensification de la guerre en Syrie et en Irak et la participation des Etats-Unis, de la France et plus récemment de la Russie, Daesh recule et compte ses morts sans pouvoir nécessairement recruter, ou en tout cas plus difficilement. Au total, les experts estiment le nombre de combattants de la mouvance à 30 000 hommes.
Il suffirait ainsi de mobiliser, un temps, un maximum de moyens: surveillances, interpellations, contrôles aux frontières, maintiens en détentions des individus les plus radicaux... Le tout, surtout en coordination avec les partenaires européens de la France et ses alliés étrangers pour mettre fin à un régime au moins aussi fanatique qu'ignorant.
La France, l'Europe et le monde peuvent se permettre un tel engagement - à l'image d'un "D Day" - d'autant plus en allant combattre sur le terrain, au sol, en Irak et en Syrie. Une mobilisation internationale inédite en somme, symbole d'une guerre pour laquelle il faut absolument s'adapter, sans quoi "le pire" est à craindre, surtout si la politique s'en mêle.
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