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L’atmosphère d’une exo-Vénus va pouvoir être étudiée par Hubble

Publié le 15 novembre 2015 par Pyxmalion @pyxmalion

Distante de seulement 39 années-lumière, GJ 1132b est une exoplanète rocheuse qui ressemble plus à Vénus qu’à la Terre. Sa relative proximité permet d’envisager d’étudier son atmosphère.

Sur les 1.978 exoplanètes découvertes depuis 20 ans, seules les atmosphères de quelques géantes ont pu être étudiées par les astronomes. C’est un phénomène encore récent qui réclame des instruments toujours plus affutés afin de pouvoir caractériser les couches supérieures de ces planètes gazeuses lorsqu’elles passent devant leur étoile (transit). Évidemment le « Graal » pour tous les chasseurs d’exoplanètes est de débusquer une Terre 2.0 tels les mondes potentiellement habitables Kepler-452b ou Kepler-186f, et de disséquer le spectre de leurs enveloppes de gaz. Mais pour l’instant, leurs distances (respectivement 1.400 et 500 années-lumière) ne le permettent pas. Ce sera bientôt à notre portée, grâce entre autres, aux nouvelles générations de télescopes et d’instruments. En outre, d’autres candidats, plus proches encore, s’ajouteront.

À ce titre d’ailleurs, GJ 1132b présente un profil très intéressant. Pour son codécouvreur Zachory Berta-Thompson (MIT) qui a cosigné l’article publié dans Nature qui la décrit, « cette planète va être une des cibles favorites pour les astronomes dans les années à venir ». Pourquoi ? Parce que, rocheuse, elle pourrait justement arborer une atmosphère et qu’elle se situe à seulement 39 années-lumière de nous.

Ne rêvons pas trop toutefois, car cette planète a vraisemblablement plus de points communs avec Vénus qu’avec notre biosphère. Rappelons que ces deux dernières, de taille quasiment identique, se distinguent notamment par la température qui règne à leurs surfaces. Plus proches du Soleil (108 millions de km), on cuit littéralement sur Vénus où le thermomètre affiche en moyenne 460 °C. C’est une Terre qui aurait mal tourné, comme en témoigne d’ailleurs sa lente rotation (243 jours et 224 jours pour sa révolution). « Il a dû se produire un désastre majeur au tout début de l’histoire de la planète, expliquait il y a un an Michel Breitfellner, de l’équipe de la sonde Venus Express (Esa), une collision avec un objet très large qui a provoqué le ralentissement de sa rotation, et je pense que c’est là le tournant de la vie de Vénus. »

Mais revenons à GJ 1132b. Sa découverte réalisée avec le réseau dédié de télescopes robotisés de 40 cm MEarth-South — consacré à la recherche par transit d’exoplanètes autour de naines rouges dans un périmètre de 100 années-lumière — situé à l’observatoire interaméricain du Cerro Tololo au Chili a été corroborée par le télescope Magellan. Avec le spectrographe Harps de l’Eso, l’équipe de Zachory Berta-Thompson a pu obtenir en complément d’information sa masse. Cette planète présenterait donc un diamètre de 14.800 km, légèrement supérieur à celui de la Terre (16 %) et une masse 60 % plus élevée que cette dernière. Pour les chercheurs, il s’agit très certainement d’un monde solide et tellurique, composé de roches. Si on pouvait marcher dessus, on serait environ 20 % plus lourds que chez nous.


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