Un jour au mauvais endroit : Comme vous, comme nous, tous, j’ai ma photo Facebook qui témoigne de l’émotion. J’ai choisi de l’insérer car le jour du cliché nous étions bien, heureux, libre et plus encore. Et puis…
Choisir les mots, expliquer à ma fille une nouvelle fois ce que moi-même je n’arrive plus à comprendre, prendre le temps d’une carte pour lui montrer de nouveau que là-bas, ailleurs y’a aussi des humains qui souffrent depuis des années, que nous avons la chance d’avoir une carte d’identité française. Prendre le temps d’un truc qui me dépasse.
Lui expliquer qu’elle entendra le racisme le plus profond sortir de la bouche des gens, lui expliquer que l’amalgame sera la poison de demain.
Lui expliquer qu’il faut aussi se sortir de l’émotion du moment, que c’est une guerre, qu’on n’a pas le choix que de s’en sortir.
Elle a 12 ans. 12 ans. Comment je lui explique tout cela, ce monde, cette merde ?
Je vais l’aimer, la serrer et on va tous faire la même chose. Je voudrais juste qu’on arrête que tout cela puisse s’arrêter un jour.
Je suis seulement dépassé.