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Et si le Tour était visé par Daesh…

Publié le 17 novembre 2015 par Jeanpaulbrouchon

Notre collaborateur Bertrand Duboux n'est pas dans la fiction quand il envisage le pire : un attentat contre la Grande boucle.

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j’ai envie de hurler ma colère et ma haine des terroristes après les nouveaux attentats commis à Paris. Plus de 130 victimes innocentes, une centaine de blessés graves fauchés par les tirs des fanatiques d’EI ou déchiquetés par les explosifs. Une vraie scène de guerre en pleine ville lumière. L’horreur absolue, la barbarie. Mais où s’arrêterons ces fous d’Allah et leurs commanditaires ? A vous donner le dégoût de l’Arabe et de l’islam. Et pourtant, il s’agit de bien relativiser et de ne pas faire l’amalgame avec djihadisme, salafisme, intégrisme religieux et autre organisation radicalisée. Mais n’est-il pas trop tard désormais ?
Tenez, si j’étais terroriste, il y a longtemps que j’aurais fait péter le Tour de France ! Car avec ses millions de spectateurs au bord des routes et ses milliards de téléspectateurs à travers le monde, le Tour me semble la cible idéale pour ces cinglés de la gachette. Une caisse de résonnance exceptionnelle qui multiplierait à l’infini les échos d’un éventuel carnage ! Que n’y ont-ils pas encore pensé, tant qu’à faire…


Du temps où j’étais commentateur, j’arrivais à la tribune Eurovision, où travaillent en direct une quarantaine de chaînes de TV et radio, avec un sac à dos et une mallette de documentation pleine de notes et d’archives personnelles. Personne ne demandait jamais rien, ne contrôlait rien. Les petits « hommes verts », mis en place par ASO pour empêcher l’intrusion du public dans la zone technique d’arrivée ou au village-départ ne jettent un oeil que sur les badges d’accréditation. Mais avec les imprimantes laser, c’est tellement facile de les falsifier !
A l’époque, j’aurais pu introduire grenades et bombes à retardement sans aucun problème. On ne parlait pas de sécurité et il en est de même aujourd’hui. J’aurais pu entrer dans l’enceinte avec une kalachnikov et même une mitrailleuse lourde démontée. Personne n’aurait rien vu, ni ne se serait méfié. J’aurais aussi pu pénétrer dans la permanence et y abandonner mon sac avec vingt kilos d’explosif, ou le déposer au pied d’une table en salle de presse où oeuvrent quotidiennement quelque 3 à 400 journalistes. Et là, boum ! Vous voyez le tableau ? Pendant ce temps, une autre équipe pourrait sévir là où la foule est la plus dense,  dans la montée du Mont Ventoux ou vers l’Alpe d’Huez, au choix ! Le résultat serait assuré au dela de toutes les espérances, car comment repérer dans une telle marée humaine un ou plusieurs terroristes décidés à faire un carton au passage des coureurs, tout en bénéficiant de la télévision en direct ?
Comme du 11 septembre 2001 à New York, le monde civilisé se souviendra du vendredi 13 novembre 2015 à Paris. Des questions essentielles se posent : pourquoi avoir laisser grandir et proliférer ces kamikazes de Daesh et comment les arrêter avant qu’il ne soit trop tard ?  Parce qu’elles ont voulu être des états de droit, les démocraties occidentales souffrent désormais des conséquences de leur politique. Les services de police doivent respecter les règles. Et l’on sait que parfois il faut les transgresser pour aller plus loin dans la recherche des renseignements ou pour faire progresser les enquêtes en cours et arrêter préventivement les futurs assassins.
Car le droit, c’est la loi et l’Etat doit montrer l’exemple. Mais le droit ne sert qu’à ceux qui le respectent, c’est-à-dire les citoyens responsables. Les autres, les hors-la-loi, les terroristes n’en ont rien à faire du droit et ils se moquent des conséquences de leurs actes. Leur implication idéologique est plus forte que tout et ce n’est pas l’état de droit qui va les arrêter, tandis qu’il pénalise ceux qui le prônent et le respectent. Sur ce plan-là, le combat est inégal.
Ce n’est qu’un délire personnel et je n’ose pas imaginer que la réalité puisse un jour rejoindre la fiction. Mais sait-on jamais et la direction du Tour serait bien inspirée de plancher sur la question avant que le pire ne se produise. Car après Charlie Hebdo, le super-marché Casher, le stade de France, le Bataclan et les terrasses des bistrots parisiens, pourquoi pas le Tour de France qui symbolise l’une des plus grandes réussites de la nation honnie. Toutes les hypothèses sont à prendre au sérieux désormais et le grand rendez-vous de juillet (comme le prochain Eurofoot d’ailleurs) pourrait s’offrir aux terroristes de l’Etat islamique comme un objectif inespéré et facile à atteindre !
Le fait d’évoquer cette éventualité me fait froid dans le dos. D’autant plus que les djihadistes de Daesh sont parmi nous désormais. Comme des membres d’une cellule dormante qu’on active le moment venu. Détenteurs du passeport français, ils n’ont plus à franchir de frontières. Ils sont déjà là, en pays conquis et peuvent agir en prenant de vitesse les services de sécurité. L’Europe toute entière est à leur merci et l’Etat de droit les fait bien rigoler…

Bertrand Duboux


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