Le ministre français
de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a demandé mardi aux pays de l'UE "une
participation militaire accrue" sur certains théâtres d'opérations
extérieurs et demandé leur "appui" à la France dans la lutte contre le
groupe EI en Irak et en Syrie.
M.
Le Drian a invoqué l'article 42-7 des traités européens, prévoyant une
clause de solidarité en cas d'agression contre un pays de l'UE, comme
l'avait annoncé la veille le président français François Hollande,
devant le Congrès réuni à Versailles.
"La France ne pourra pas être seule dans ces théâtres", a souligné M.
Le Drian, selon son entourage, lors d'une réunion des ministres
européens de la Défense à Bruxelles, rapporte l'AFP.
C'est la première fois qu'un membre de l'UE invoque cet article,
similaire dans sa philosophie à l'article 5 du traité de l'Otan auquel
avait recouru les Etats-Unis après les attentats du 11-Septembre, et
dont l'activation a conduit à l'intervention de l'Alliance atlantique en
Afghanistan.
"La France souhaite demander à ses partenaires
européens leur appui — à titre bilatéral — dans la mesure de leurs
moyens, dans la lutte contre Daech (acronyme arabe de l'EI) en Irak et
en Syrie, et une participation militaire accrue de la part des Etats
membres dans les théâtres d'opération où la France est déployée", a
expliqué le ministre.
"La France demande de l'assistance dans ce moment difficile, alors
que l'UE est attaquée. Je pense que la réponse de l'UE doit être oui", a
réagi la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, qui
présidait la réunion des ministres de la Défense, selon un diplomate sur
place.
"Nous devrions envoyer un mécanisme clair d'unité et solidarité",
mais "la France devra spécifier la nature de l'assistance et de l'aide
attendue", a-t-elle poursuivi.
Aucune décision formelle n'était toutefois attendue ce mardi.
La France ne demande pas une assistance militaire d'autres pays sur
son territoire, a précisé l'entourage du ministre, mais "cela peut
permettre de concrétiser la solidarité témoignée par la plupart de nos
partenaires européens pour intervenir (par exemple) plus fortement
contre Daech".
Le Danemark "vient d'annoncer une contribution éventuelle", a-t-on précisé de même source.
Les contributions "peuvent prendre la forme d'avions de transport, de
ravitaillement, d'armements", a ajouté l'entourage du ministre, pouvant
permettre de "partager le fardeau militaire" compte tenu du fait qu'une
instensification des opérations en Syrie pourrait conduire la France à
réduire sa présence sur d'autres théâtres d'intervention.
La France participe à plusieurs opérations de formation et de conseil
de l'UE en Afrique, au Mali et en République centrafricaine notamment,
et le renfort militaire européen demandé ce mardi pourrait en premier
lieu viser à prendre sa relève ou raffermir cet engagement.
Source : SputnikNews