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Critiques Séries : Versailles. Saison 1. Pilote & Episode 2.

Publié le 18 novembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Versailles // Saison 1. Episodes 1 et 2. Pilote / Deux.


Une fois que l’on voit le premier épisode de Versailles, on sait que l’on est sur Canal +. Un peu comme quand une série de HBO débarque, on se dit qu’elle vient de HBO. Il retrouve le même goût dans la mise en scène, l’élégance française des dialogues, etc. Créée par Simon Mirren (Esprits Criminels) et David Wolstencroft (créateur de MI:5), cette série a vraiment de bonnes idées associant ce que l’on avait déjà pu voir dans la narration des Borgia (et qui avait d’ailleurs beaucoup séduit) mais pas seulement. Promu comme les Borgia (la communication ressemble énormément en tout cas), Versailles compte nous raconter comme s’est construit Versailles et sa réputation sous le règle de Louis XIV. Ce chantier colossal qui a motivé des milliers d’ouvriers se devait d’être le symbole de la vie à la française montrant sa grandeur et sa splendeur. C’est d’autant plus intéressant que c’est même très réussi visuellement. En faisant appelle à Jalil Lespert afin de mettre en scène le premier épisode, Canal + a réussi à nous permettre de retrouver ce côté un peu clinique que le réalisateur aime (et que l’on avait vu dans Yves Saint Laurent). J’aime bien la sobriété de sa mise en scène, accentuant la mise en valeur sur les personnages plutôt que sur le paysage.

Versailles, 1667. Louis XIV a 28 ans. Pour soumettre la noblesse et imposer définitivement son pouvoir absolu, il lance la construction de Versailles… comme on tend un piège. Louis XIV est un jeune roi hanté par un traumatisme d’enfance, la Fronde, une rébellion des nobles contre son père, Louis XIII… Il va se révéler être un stratège politique hors du commun, manipulateur, machiavélique, et va "inventer" Versailles pour éloigner les nobles de Paris, les garder sous contrôle, et progressivement transformer le château en une prison dorée. Il est aussi capable de passions romanesques. Mais comment les vivre quand on est le plus grand roi du monde ?

Jalil Lespert ne cherche d’ailleurs pas à tromper le téléspectateur et veut que l’on soit au plus près de l’histoire. C’est pourquoi, à chaque scène les personnages sont mis en avant jamais au profit du décor (qui en impose déjà pour nous par son nom et ce qu’il évoque) mais plutôt de ce chacun a à raconter. Car il y a énormément de petites histoires. Il ne faut donc pas retenir que la ligne de Louis XIV qui dit qu’il a envie de bâtir un palais dont tout le monde se souviendra encore après sa mort. Versailles n’échappe pas à quelques classiques comme le sexe et la violence. D’ailleurs, côté sexe Versailles n’a aucune honte à parler d’homosexualité et de ce que cela peut impliquer aussi autour du royaume. C’est intéressant car l’on sent l’écriture moderne. Il y a une vraie envie de nous conter quelque chose qui reste classique et sobre mais qui dans le fond a beaucoup plus à offrir que l’on ne pourrait probablement l’imaginer. Cette lecture baroque, presque décadente de la naissance d’un roi, d’un des plus grands rois de France, est donc intéressante. Ce qui est d’ailleurs assez étonnant avec cette série c’est qu’une fois terminé le premier épisode, on enchaîne avec le suivant non sans une certaine envie frénétique. Car ce moment reste fascinant à sa façon au delà de tout ce qu’il incarne.

Versailles c’est aussi une série qui au delà de montrer la splendeur de Versailles, cherche aussi à raconter son histoire. Tout le monde ne connaît pas forcément l’histoire de ce grand château, de ce qui fût la résidence des rois pendant de nombreuses années, voire époques. Bien entendu, afin de savoir si Versailles va rester aussi jeune et vivante et pas tomber dans l’épopée pompeuse, il va falloir attendre les prochains épisodes mais pour le moment, le tour de magie est très réussi et laisse même avec l’envie d’en voir encore un peu plus. Car les personnages sont intéressants et sans équivoque des personnalités. J’aime bien George Blagden, bien plus intéressant ici que dans Vikings. Je trouve que le casting est d’ailleurs quelque chose que les producteurs ont réussi. Que cela soit lui, à encore la place de Lizzie Brocheré que j’ai toujours apprécié en tant qu’actrice et que j’ai été très heureux de retrouver ici même dans un rôle un peu étroit pour son talent. Versailles est aussi nettoyée de toutes les mauvaises influences qu’elle aurait pu utiliser. La fureur est donc ici en marche alors que tout le monde semble développer sa petite histoire entre complots contre le roi, le sang qui coule et le sexe qui reste protubérant. Tout est fait pour nous faire plaisir !

Note : 7.5/10. En bref, belle entrée en matière pour série curieusement intéressante.


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