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Ils reviennent

Publié le 22 mars 2011 par Xlr2603

Ils reviennent

Chaque année, fidèles comme des labradors.
C’est le moment, ils ré-apparaissent, de-ci, de-là…
Impossible de ne pas les remarquer, impossible de ne pas tomber dessus.
Ca coïncide toujours à peu près avec le printemps, en tous cas, c’est lié aux premiers soleils, aux journées claires et tièdes.
Souvent le dimanche.
Et toujours toujours toujours, ils te niquent un morceau de ta journée.

Les plaques à 5 chiffres.

C’est dimanche, ça sort.
Un petit morceau de tarte chez Gisèle ou une petite trappiste chez Louis.
Ou les deux.
C’est les mêmes que tu retrouves aux files des caisses des grands magasins blindés de monde le jeudi et le vendredi soir, avec un paquet de beurre, 3 poireaux, un sauté de veau et 1 citron. Je déballe de mon sac, je mets sur le tapis en ordonnant 4 fois pour que ce soit bien droit, je récupère à l’autre bout du tapis, je range méticuleusement dans le cabas, plusieurs fois pour que ce soit bien en ordre, je demande combien, je me fais répéter parce que je n’ai pas entendu et je ne sais pas lire devant moi, je sors mon porte-monnaie, je farfouille dans les billets pliés, je déplie, je compte les pièces, je retourne chaque pièce deux fois parce que je ne sais pas combien c’est, j’étale, je recompte devant la caissière, je ferme mon porte monnaie, je reçois mon ticket, je rouvre mon porte monnaie, je plie le ticket, je le range bien dans mon porte monnaie, je ferme mon porte monnaie, je le range dans mon sac, je prends mon cabas et je quitte la caisse.
7 minutes.
Sur la route, c’est eux qui ont des voitures d’avant 2000, avec le porte veston intégré à l’arrière du siège, tu vois, le truc sur lequel il n’y a jamais un veston qui pend.
Jolies couleurs, au choix vert sapin, bordeaux, bleu ciel…
6 autocollants de Touring Assistance sur la vitre arrière, dont un « 40 ans de fidélité ».
Un sapin sent-bon au rétroviseur.
Au début, tu penses qu’il n’y a pas de conducteur, parce que tu ne le vois pas, puis tu aperçois deux mains emmitouflées dans des gants en mouton retourné au sommet du volant et en dessous une tête à chapeau qui tend le cou comme une tortue qui sort de sa carapace. Eux, c’est 3 couches de vêtements et un manteau fermé jusqu’au cou qui fait office de carapace.
Et là, t’es foutu.
Parce qu’on est sur une petite route ardennaise, qui serpente entre les sapins.
T’es comme David Vincent, tu cherches un raccourci que tu ne trouves jamais, l’envahisseur est là, pile devant toi, et tu n’y échapperas pas.
Bande blanche, impossible de doubler, tu n’oses même pas mettre un pneu sur le côté sinon tu te chopes un groupe de motards en sens inverse, à fond la caisse.
Limite de vitesse indiquée: 70km/h.
Vitesse réelle: 54km/h.
Virage à 60 mètres: coup de freins.
Les plus gros consommateurs d’ampoules de freins, c’est eux.
Toi, tu bouffffffffffffffffffffffffffes ton volant.
Signalement d’un possible radar fixe: coup de freins et 47km/h.
Gnagnagngnagnaaaaaaaaaaaaaaaarrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrg, t’en peux plus.
Il reste 1900 mètres de petite route sinueuse….

Ah, ca y est, carrefour, lui à droite, toi à gauche.
Yeeeeeeeeeeees! Youhouuuuuuuu!
Preeeeemièèèère, deuxièèèèèèème, troisiiiiiiiiè……………..

Et devant toi, là-bas, dis moi, c’est pas une Kadett vert sapin que tu vois….?
Sors ton prozac, tu vas en avoir besoin….

Xavier, vivement la tarte et la trappiste, que je sois devant.



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