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Les risques liés au travail en horaires décalés

Publié le 20 novembre 2015 par Antoinemoulin @medecinsurinter

La course à la rentabilité à laquelle s’ajoute l’impératif de produire toujours plus dans un monde où la compétitivité est la règle oblige aujourd’hui de nombreux salariés à travailler de nuit ou en horaires décalés. On estime ainsi que dans les pays industrialisés, approximativement 20 % de la population active serait concernée par un travail à horaires variables ou nocturnes. On est en droit de se demander si un tel rythme de travail a des conséquences sur la santé ? La réponse.

Horaires atypiques : un risque pour la santé

De nombreuses études le confirment : travailler de manière « anti rythme naturel », autrement dit travailler de nuit plutôt que dormir ou encore changer sans cesse de rythmes et horaires de sommeil (par exemple les personnes qui travaillent en 3/8 et qui modifient toutes les semaines leurs heures de veille et de sommeil) serait particulièrement néfaste pour la santé. Ces effets négatifs sur l’organisme se feraient ressentir très rapidement et se prolongeraient durant plusieurs années après l’arrêt d’un tel travail.

Malgré tout, de plus en plus de monde est concerné par cette situation : le personnel soignant bien sûr mais également les chauffeurs routiers, certains postes dans l’industrie, les pompiers, les militaires, etc. sans compter les personnes qui effectuent fréquemment des déplacements en avion et sont confrontées qui plus est aux décalages horaires.

Quels dangers pour la santé ?

Selon diverses études (à titre d’exemple : étude américaine publiée dans la revue « American Journal of Preventive Medicine », étude franco-britannique cette fois-ci publiée dans la revue « Occupational and Environmental Medicine », ou encore études suédoises et canadiennes) les travailleurs de nuit sont exposés à une mortalité plus importante. Ce genre de travailleurs souffre également d’un vieillissement accéléré des cellules qui s’accompagnent d’un vieillissement cognitif. Ils sont beaucoup plus exposés à souffrir de troubles du sommeil et la plupart d’entre eux accusent d’ailleurs un déficit d’heures de sommeil. Ces conditions augmentent considérablement les risques d’accidents du travail ou encore les troubles psychologiques. Plus fatigués les travailleurs nocturnes ou en horaires décalés sont moins attentifs et réagissent moins vite. Ils sont plus stressés, plus anxieux, plus dépressifs. Ils ont également tendance à consommer divers excitants et autres drogues pour tenir le coup : café, tabac, nourriture, « energy drink », etc. Mode de vie qui entraine de nouvelles conséquences ! Les individus qui ont des horaires atypiques sont également plus exposés à souffrir d’obésité, de troubles cardiovasculaires et autres troubles digestifs. Un véritable cercle vicieux.

Parce qu’il perturbe considérablement le rythme biologique, le travail atypique a même été considéré en 2007 par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et l’ARC (Centre international de Recherche sur le Cancer) comme étant probablement cancérigène.

Malheureusement, on ne peut pas toujours choisir et il faut souvent tant bien que mal se plier aux exigences. Pour limiter partie de ces conséquences négatives, il est bon d’adopter différents réflexes. La première chose à faire pour se préserver au maximum est sans conteste une bonne sieste autrement dit une « Power Sap ». Manger un repas sain, chaud et équilibré, dormir dans de bonnes conditions (calme, au frais, dans l’obscurité…) sont autant d’attitudes qui permettent également de limiter les dégâts.


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