Cela me fait penser à l'actuelle expo Dominique Gonzalez-Foerster actuellement au Centre Pompidou (visite virtuelle). On y entre par une grande pièce blanche intitulée "Brasilia Hall". Tapis vert criard, murs uniformes, immaculés. A gauche, "Brasilia Hall" en néons rouges. Au fond, un tout petit écran de télé vers lequel on est happé comme un moucheron. C'est purement conceptuel, en fait. Il n'y a rien à voir. Cette pièce est une ellipse de cette grande ville artificielle de Brasilia où le regard ne pouvant s'accrocher à rien cherche une complaisance, si menue soit-elle. Une vieille pub de Dave Stewart pour des bonbons en l'occurence.
L'art contemporain ne s'appréhende pas comme les représentations estampillées classiques qu'on sait détailler même si on n'y connaît presque rien en histoire de l'art. C'est convenu car conventionnel.
Plus loin, une porte fermée. Un simple écriteau "Chambre 19". Je m'assois un peu en retrait. Un visiteur qui passe tente d'ouvrir cette porte en trompe l'œil comme le bouton press de cet extrait de Louie. Le gardien assis non loin le réprimande. "On ne touche à rien !". Je demande au gardien si c'est fréquent. Il me répond que tous les visiteurs tentent d'ouvrir cette porte mystérieuse.
Mais en fait, ceci n'est pas une porte. Toute la ruse est là : c'est un concept. Cela renvoie, comme souvent en art contemporain, à sa propre attitude,à sa propre compréhension souvent accrochée à des outils rudimentaires.
On tente de consommer. On a payé pour voir quelque chose. On essaie de comprendre. On n'accepte pas de perdre pied. L'art contemporain prend souvent corps dans cet espace de la frustration.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble