MONDE > Attentats de Paris - Coalition anti-Daesh : la Russie est prête à coopérer, sous conditions

La Russie s'est dite prête à coopérer avec la coalition menée par les USA contre Daesh en Syrie, à condition qu'elle respecte la souveraineté des autorités de Damas.

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Sergueï Lavrov I Photo ©Reuters/Maxim Shemetov

"Nous sommes prêts à une coopération pratique avec les pays de la coalition et à travailler avec eux pour en définir les modalités, qui, bien sûr, respecteraient la souveraineté de la Syrie et les prérogatives du gouvernement syrien", a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, cité par les agences russes. La coalition antidjihadiste conduite par les États-Unis a détruit 116 camions-citernes utilisés par Daesh dans l'est syrien, a affirmé lundi dernier le Pentagone. Hier, le chef d'état-major des armées français Pierre de Villiers s'est entretenu pour la première fois -durant une heure- avec son homologue russe, le général Valeri Gherassimov, pour discuter de la "coordination" des opérations militaires en Syrie, d'après une annonce du ministère russe de la Défense. Cette annonce intervient lors que la Russie s'est dite prête à coopérer avec la coalition menée par les USA contre Daesh en Syrie, à condition qu'elle respecte la souveraineté des autorités de Damas.

Soutien à Bachar-al-Assad - Le président russe avait répété vendredi dernier que Moscou était prêt à coopérer avec Washington en Syrie tout en regrettant l'attitude "extrêmement réservée" des Occidentaux face à l'intervention russe. La Russie et l'Iran, soutiens indéfectibles du régime de Damas, ne sont ni d'accord avec les États-Unis, ni leurs alliés européens et arabes sur le sort à réserver au président syrien Bachar al-Assad, ni sur les groupes combattants pouvant être qualifiés comme "terroristes" et ceux pouvant être considérés comme faisant partie de l'opposition "modérée" syrienne.
Daesh et les prédictions de Kadhafi - De son vivant, le colonel Mouammar Kadhafi avait donné une interview à France 24. Quatre ans plus tard, force est de constater que ses prédictions sont, pour certaines, exactes. Etait-il devin? C'est en tout cas la question que nous devons nous poser aujourd’hui, en reprenant cet entretien daté du 6 mars 2011. Alors que la guerre civile libyenne en était à son début, l’homme, décrit comme fou à l'époque par certains commentateurs, par l'ensemble de l’exécutif français de l’époque, n'était pas si loin de la vérité. Il expliquait alors que les insurgés n'étaient que des sbires d'Al-Qaïda. Si cela n'est pas totalement vrai, la situation actuelle du pays donne raison au colonel. "Al-Qaïda a un plan", accusait-il alors. "Je pense que les terroristes d'Al-Qaïda ont essayé de profiter de la situation en Tunisie, en Égypte, mais ils se sont repliés en Libye. Ce sont des cellules dormantes qui se sont réveillées et ont pris les armes pour tuer des membres de l'armée et de la police". Si ce n'est pas Al-Qaïda qui a réussi à prendre la totale possession de la Libye, le groupe terroriste Daesh est aujourd'hui implanté dans le pays. Le gouvernement reconnu par la communauté internationale a récemment expliqué qu'il était le principal adversaire de la Libye ; Preuve que le spectre des mouvements terroristes libyens était fondé. L’homme affirmait aussi, en 2011, "si le réseau (Al-Qaïda) s'empare de la région, ce sera le chaos". Le militaire haut gradé affirmait aussi être "un partenaire de la lutte contre le terrorisme". L’homme est mort comme il a vécu, certes. Mais on se demande, aujourd’hui, pourquoi sa tête a été mise à prix, aussi rapidement. FG