Magazine Côté Femmes

Les mères

Publié le 20 novembre 2015 par Alice Join @Alice_sur_twitt
Les mères

Cette semaine, je crois me souvenir que dans un cauchemar (celui de lundi? ou mercredi? à moins qu'il ne s'agisse de celui de mardi) il était question de la mère des terroristes. Comment élever son enfant qui grandit dans la haine, loin des valeurs inculquées ouvéhiculées par la tradition, la morale ou même la religion? Comment, et par quel excès de misanthropie en arrive-ton à tuer de sang froid des personnes que l'on ne connait pas, des jeunes, des moins jeunes, des innocents, libres. Et comment l'accepter quand on est soi-même parent de ces monstres?

Et ces questions se mêlent en vrac depuis des jours et des jours dans ma tête et dans mes doigts, dans mes cauchemars et mes conversations.

J'ai envie d'évoquer le bonheur de retrouver ma maman, toute fragile mais réveillée, sortie de son statut de "Belle au bois dormant" qui m'a semblé durer des mois, de découvrir sa voix enrouée, de ne pas oser la serrer dans mes bras, elle si frêle. Mais le bonheur d'échanger à nouveau, de la lire, l'entendre, la voir. Ne pas pouvoir imaginer vivre sans elle et son amour...

Et puis, il y a aussi le cri de colère, d'injustice d'une mère dont l'enfant est encore privé autant de mots que d'école, la faute au système? à l'Education Nationale? quoiqu'on en dise, le handicap prive d'accès à la normalité sociale, quoi qu'on en pense, il s'agit de maltraitance.

Au milieu, je me débats avec ma propre maternité, mes agacements, mes envies de solitude et liberté, la dé-fusion avec Ernest qui chaque fois qu'elle avance, régresse de plus belle dans les jours qui suivent. La culpabilité qui se mêle aussi à tout ça, quand après un rendez-vous chez l'ORL l'oreille d'Ernest coule. C'est du sang (et c'est normal) mais je le pousse doucement dans sa classe pour qu'il rejoigne ses camarades et que je retrouve mes stagiaires qui passent leurs premiers oraux blancs. Comme devoir choisir. L'incompréhension du personnel de l'école. L'appel passé quelques heures plus tard pour venir le récupérer.

La sensation d'être oppressée par leurs cris, disputes et la responsablité que tout cet amour engendre ; paradoxalement, étrange ambivalence maternelle, ressentir le manque d'eux si vite.

Cette semaine, sans Epoux à la maison, j'ai encore une fois éprouvé une immense admiration pour les Maman Solo. Chaque nuit notre lit a été occupé par un tête blonde (et une boule de poils gris) et celle où j'ai enfin dormi, d'un sommeil réparateur, c'est celle où j'étais seule à la maison. Plus de 7 ans sans vivre cela et j'avoue que c'était excessivement bon, au milieu de cette tempête de stress divers.

Je crois sortir d'une période qui m'a fait prendre 10 ans en 10 jours. Il va falloir retrouver l'énergie de ma jeunesse, et peut-être aussi j'espère, celle de l'insouciance.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Alice Join 82 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte