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Critiques Séries : Flesh and Bone. Saison 1. Episodes 2 et 3.

Publié le 20 novembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Flesh and Bone // Saison 1. Episodes 2 et 3. Cannon Fodder / Reconnaissance.


Avec Flesh and Bone, Starz a peut-être trouvé la meilleure série qu’elle ait pu produire. J’ai aimé des séries de cette chaîne (Power, Da Vinci’s Demons, Blunt Talk, Survivor’s Remorse, etc.) mais celle-ci atteint des sommets qualitatifs inespérés. Disons que la plongée proposer dans le monde du ballet à New York est à glacer le sang. Tout au long de ces deux épisodes j’ai eu froid dans le dos. Le second épisode est peut-être moins bon que le pilote (qui était presque parfait en tous points) mais c’est avant tout l’épisode des conséquences, qui gère les introductions et les personnages afin de calmer petit à petit le jeu et nous faire croire dans quelle direction Flesh and Bone doit vraiment aller. Cette série, à la narration tendue et efficace, démontre aussi à quel point un monde comme la danse, aussi élégant sur scène, peut être aussi terrible en coulisse. C’est de la torture physique et psychologique que l’on fait subir aux personnages bien entendu pour le plus grand plaisir du téléspectateur. Flesh and Bone navigue alors de façon soignée entre les genres, entre le thriller psychologique, se rapproche parfois du côté glaçant d’un Stephen King, mais aussi vers une soap et ses intrigues plus personnelles autour des personnages. En mélangeant les deux, Flesh and Bone trouve aussi un vrai équilibre car l’histoire ne plonge ni trop d’un côté, ni trop de l’autre. C’est cette mécanique bien huilée conduite par les personnages qui donne aussi le ton de cette série.

Au départ, Flesh and Bone aurait très bien pu être un raté, une série qui ne sait pas forcément ce qu’elle veut faire ou bien simplement une relecture de Bunheads (que j’adore aussi) mais en version trashouille. C’est loin d’être tout ça étant donné que Flesh and Bone ne marche pas du tout sur les mêmes plates bandes. Au travers des personnages de Claire et Paul - la star et son professeur -, la série parvient à dérouler tout un tas d’intrigues personnelles et professionnelles qui vont des faces à faces entre les deux protagonistes et des faces à faces qu’ils doivent effectuer dans leur propre existence. Ce récit, aussi complexe soit-il, démontre aussi toute la richesse de cette série et la façon dont elle tente de faire face aux problèmes. Le second épisode est dramatiquement un peu moins fort que le premier mais c’est aussi normale alors que la série cherche aussi à faire retomber un peu plus la pression autour des personnages. Tout l’épisode 2 se concentre encore une fois sur une histoire quitte parfois même à mettre Claire un peu de côté pour mieux dérouler le reste du spectacle. La série trouve ainsi le moyen de nous présenter les autres personnages. Ce n’était pas donné au premier abord et puis petit à petit la série se donne véritablement les moyens d’aller au delà.

En nous offrant par exemple moins de danse et beaucoup plus des pensées et sentiments des personnages, « Cannon Fodder » est peut-être une occasion de s’éloigner aussi un peu de ce qui a été présenté afin de nous dire que Flesh and Bone ce n’est pas que Claire et Paul. Leur présence reste importante mais les autres personnages sont eux aussi intéressants. C’est là dessus que la tension tente de s’exprimer et délivre ainsi quelque chose de particulièrement efficace à mon goût. Après l’épisode précédent, le frère de Claire comprend qu’elle est à New York et si l’idée qu’il la rejoigne là bas peut créer des étincelles, ce n’est pas forcément ce qui nous intrigue le plus. Le passé de Claire et de son frère est tout de même curieux, laissant planer constamment le doute sur ce qui s’est véritablement passé. Claire est fragile et c’est justement ce que cherche à démontrer cette partie de son histoire. L’arrivée de Claire a aussi des conséquences sur le ballet. Il y a de la jalousie du point de vue de Kiira et Mia et l’on sent surtout que Kiira est en danger. Elle pense que Claire peut mettre en danger sa carrière, ce qui lui offre une opportunité pour plonger un peu plus dans le monde de la drogue et donc se retrouver au trente-sixième dessous une fois de plus. Mia de son côté a une réaction beaucoup plus silencieuse qui me plait elle aussi.

Mine de rien, Flesh and Bone est une série pleine de bonnes surprises qui trouve un moyen toujours très intelligent de se renouveler et de proposer des tas de choses autour de chacun de ses personnages petit à petit. Les gros sous sont eux aussi évoqués tout au long de ces deux épisodes car le financement ne va pas arrivé tout seul. Claire a beau être une star, il faut des moyens pour mettre en place ce ballet que Paul veut créer autour d’elle. Le dîner entre Laurent et Claire est peut-être l’un des moments les plus forts du second épisode laissant Claire au fond d’un gouffre qu’elle ne peut que creuser encore et encore. La drogue, la torture physique, le sang, etc. tout cela me glace véritablement. « Reconnaissance » est sensé parler, comme son titre l’indique, de la reconnaissance. Sauf que le terme est tout de même un peu galvaudé car il ne veut pas forcément parler de la reconnaissance comme on l’entend tous. La façon dont la série tente de définir ce terme est là aussi très intéressante, beaucoup plus que « Cannon Fodder ». D’ailleurs, c’est peut-être aussi là que la série montre toute l’étendue de ses talents. J’aime bien ce genre de choses car c’est la preuve aussi que Flesh and Bone a largement de quoi faire. Finalement, si la série trouve donc de bonnes idées afin de se renouveler et de proposer des intrigues fraîches à chaque épisode, j’aime bien aussi la façon dont tout est renouvelé.

Impossible aussi de ne pas penser à Black Swan quand on regarde Flesh and Bone. Il y a aussi quelque chose de très Darren Aronofsky. J’ai hâte de voir les prochains épisodes étant donné que plus le temps passe et plus le côté ultra psychologique me fascine de plus en plus.

Note : 6.5/10 et 7.5/10. En bref, deux solides épisodes démontrant aussi que Flesh and Bone a encore énormément de choses à raconter.


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