Existe t-il un lien entre l'inflation généralisée qui se propage dans tous les coins de nos systèmes économiques et l'internet 2.0 ? La question, aussi stupide soit-elle, agite mon mini cervelet depuis quelques jours. Récit d'une idée complètement utopique que je lance en l'air pour voir si elle explose...
Depuis la fin des années 90, l'extrême compétition internationale articulée autour d'un sacro saint prix bas à coûté la vie à de nombreuses petites structures incapables de suivre les gigantesques coupes dans les coûts des grands groupes industriels. Parmi ceux là, la masse des fournisseurs s'est peu à peu affinée poussant les derniers survivants à la délocalisation quasi systématique ou à l'imagination d'un nouveau modèle économique. Depuis ce temps se développe donc naturellement de nombreuses petites stratégies et, parmi elles, le groupement d'achat.
En vogue depuis quelques années dans les groupes industriels mais aussi dans les plus petites structures, cette méthode vise à intégrer et grouper l'ensemble des achats dans le but d'accroître les volumes et de faire jouer à plein l'effet coût/volume. Au sein de quelques grands groupes européens c'est par exemple le développement des régions et le centralisation des achats (Europe au lieu de France, Amérique du Nord au lieu d'USA) tandis qu'au sein des petites structures, le principe pousse au partenariat quasi systématique au sein de grosses centrales acheteuses. Dans le monde cruel du BtoC en revanche, rien de tout cela, l'entreprise s'adresse au consommateur seul qui ne profite d'aucune faveur. Il paye plein pot en tendant les fesses, un sourire crispé en coin.
Parallèlement à cela la world wild web a grandi et nous surfons désormais sur la vague du web 2.0. Terme "hype" par excellence, ce concept nomme en fait une réelle évolution du modèle dans lequel le consommateur n'est plus uniquement le bout de la chaine mais devient capable lui aussi, de produire du contenu et de le proposer à autrui. Les MySpace, Facebook ou Viadéo ont le vent en poupe et malgré la destruction de tous les rêves commerciaux de certains, il ne me semble pas complètement stupide d'envisager cet outil dans un nouveau modèle de consommation poussé par les consommateurs eux mêmes. Simplement intéressés par les tests, avis et autres commentaires divers sur les produits qui les passionnent, les communautés sont en fait à la lisière de l'acte de consommation. Dans le processus consumériste qui agite chacun d'entre nous, Internet joue désormais pleinement son rôle. Qui pour affirmer en effet qu'il n'a pas cherché des commentaires, "feedback", avis ou notations sur tel ou tel produit avant de passer à l'achat ? L'acte d'achat en lui même n'est donc plus la simple conséquence d'un cheminement personnel ou une conséquence d'une action marketing réussie poussée par l'offreur mais il se mue en choix collectif encourageant fortement à la décision.
Suite à ce constat, que manque t-il aujourd'hui à ces communautés pour couvrir le cheminement jusqu'à l'acte d'achat lui même en bénéficiant à plein de l'effet volume ? Terminé les commandes pour une ou deux personnes, voici venu le temps de la commande groupée et négociée. Que manque t-il à ces communautés pour défendre le droit des consommateurs au cas par cas intégrant plus d'équité dans le rapport offre/demande ?
Nous en sommes à coup sûr qu'au balbutiement du phénomène et les pressions des lobbies d'une part et la nécessité d'une reconnaissance juridico-légale d'autre part bloqueront à coup sûr son hypothétique développement. Mais après tout, les plus grandes révolutions ne sont-elles pas les conséquences de modifications structurelles tirées par des changements de comportements des citoyens ?