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Critique Ciné : L’Hermine (2015)

Publié le 25 novembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

L’Hermine // De Christian Vincent. Avec Fabrice Luchini et Sidse Babett Knudsen.


On n’avait pas vu comédie judiciaire aussi sympathique, dramatique et drôle depuis 9 mois ferme d’Albert Dupontel. Je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à trouver un film aussi charmant et élégant en m’y rendant et finalement le résultat est assez étonnant. Mais L’Hermine ce n’est pas qu’une histoire judiciaire c’est avant tout une histoire d’amour perdue qui va tenter de reconnaître de ses cendres et de changer un peu la vie d’un Président de course d’assises redouté de tous. Cela reste assez balisé et l’issue du film est un peu prévisible mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus important là dedans. La première bonne surprise c’est Sidse Babett Knudsen. Celle que j’ai découvert il y a quelques années dans Borgen nous permet de voir qu’elle connaît bien la langue française, plus qu’elle ne le laissait à penser dans la série danoise. Quoi qu’il en soit, L’Hermine a été récompensée lors de la dernière Mostra de Venise de deux prix : scénario et prix d’interprétation pour Fabrice Luchini. Comme quoi, un film français peut être primé ailleurs qu’en France. C’est un film assez drôle et très léger qui se consomme comme un moment plein de tendresse et de folie passagère.

Michel Racine est un Président de cour d'assises redouté. Aussi dur avec lui qu'avec les autres, on l'appelle " le Président à deux chiffres ". Avec lui, on en prend toujours pour plus de dix ans. Tout bascule le jour où Racine retrouve Ditte Lorensen-Coteret. Elle fait parti du jury qui va devoir juger un homme accusé d'homicide. Six ans auparavant, Racine a aimé cette femme. Presque en secret. Peut-être la seule femme qu'il ait jamais aimée.

A chaque fois le film ne cherche jamais à trop en faire et se contente donc de faire les choses dans le bon ordre et de la plus tendre des manière. Ensuite, le film repose sur son casting, tant principal que secondaire. Les plus petits rôles ont tous quelque chose d’intéressant à jouer. Comment ne pas rire face aux répliques de Corinne Masiero. J’aime tellement cette actrice. Elle a un truc très franc-parler et rentre dedans qui colle parfaitement à l’esprit de la comédie française. Christian Vincent, errant au cinéma entre bons et mauvais films (le très sympathique Les saveurs du palais et le raté Quatre étoiles) mais je me demande si au fond L’Hermine n’est pas son plus réussi. C’est touchant mine de rien comme film, on a de la compassion dès le départ pour le héros Racine alors que l’on ne devrait pas forcément en avant. Fabrice Luchini mérite largement son prix d’interprétation. Notamment car sa façon d’interpréter ce rôle se fait avec plusieurs strates. La strate judiciaire qui fait donc de lui un personnage de Président de cour d’assises pas forcément très commande. Puis nous avons la strate plus personnelle, celle de la solitude qu’il semble vivre et qui anime le personnage tout au long de l’épisode.

L’Hermine c’est une histoire d’amour étrange mais fascinante qui démontre à quel point la comédie française regorge encore de très bonnes idées. C’est un film assez délicat dans son ensemble, qui parvient à faire vibrer le spectateur par sa profondeur et sa façon de raconter un cas judiciaire sans jamais être pompeux, répétitif ou donner une mauvaise impression de déjà vu. En effet, ce n’est pas toujours facile de faire des films sentimentaux originaux, et encore moins de faire des films de procès originaux. Du coup, ici le judiciaire est un faux, comme une façon de nous dire qu’au fond ce n’est pas ce qui doit attirer notre regard. Ce n’est là que pour nous dire que finalement la finesse et les émotions sont beaucoup plus intéressantes (et importantes). Finalement, L’Hermine est l’une des bonnes surprises de cette fin d’année. Je ne m’y attendais pas du tout car cette réflexion romantique est parfois un peu étrange à cerner, oscillant entre tout un tas de choses, de scènes, de personnages et de thématiques mais reste tout de même cette relation hypnotique entre les deux héros qui commence par un regard et qui se termine par un autre regard.

Note : 8.5/10. En bref, une vraie bonne petite comédie venue de nulle part qui satisfait par sa fraîcheur.


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