Signes des temps, de notre temps, une nouvelle pathologie est apparue : elle se nomme la nomophobie autrement dit la peur ou l’anxiété démesurée de ne plus être à proximité immédiate de son téléphone portable. Si le terme n’est pas encore médicalement reconnu, mot-valise venant de l’expression anglaise contractée « no mobile-phone phobia », la pathologie semblerait quant à elle bien réelle à en croire certaines études et autres comportements. Des séjours de désintoxication digitale sont même proposés aux Etats-Unis.
De plus en plus connectés
La technologie est de plus en plus intégrée à notre quotidien, à tel point qu’elle en deviendrait pathologique. Voilà ce que démontre une étude menée en 2008 au Royaume-Unis. Plus d’un utilisateur de téléphone mobile sur deux se sent anxieux lorsque son téléphone portable est perdu, sans batterie, couverture réseau ou crédit. Cette proportion déjà conséquente passe à 76 % chez les jeunes entre 18 et 24 ans !
Sept ans plus tard, avec des smartphones de plus en plus performants, la multiplication des supports mobiles, la vitesse et les possibilités de connexion toujours plus importante, des forfaits illimités, on est en droit de se demander où nous en sommes…
D’après une autre étude, cette fois-ci demandée par Nokia, les utilisateurs de téléphones intelligents consultent en moyenne 150 fois leurs dispositifs mobiles par jour (durée de 16 heures) soit toutes les 6 minutes et 30 secondes !
Pire le stress engendré par la nomophobie serait visiblement comparable à celui générer par une visite chez le dentiste.
Une addiction au smartphone ?
De plus en plus d’utilisateurs ne se séparent plus de leur smartphone (pour dormir, aller aux toilettes…), le laisse en permanence allumé, sont tout le temps connectés. Bien évidemment la question de l’addiction se pose… Et si internet était comparable à une addiction ? Avec des effets de manque ?
Aucune réponse médicale n’est pour le moment en mesure d’y répondre catégoriquement. Cependant certaines observations scientifiques demandent à être approfondies : les zones du cerveau sollicitées lors d’un usage intensif de son smartphone et plus généralement d’internet seraient les mêmes que celles utilisées lors d’une addiction. Certains comportements seraient également comparables : irritabilité, diminution de l’efficacité professionnelle, problème de concentration, déconnexion de la réalité (perte de notion temporelle), difficultés émotionnelles ou relationnelles.
Une relation étroite existe également entre la dépression et l’usage d’internet. Pour le moment on n’a pas encore pu déterminer lequel engendrerait l’autre. De même, l’évasion dans le jeu virtuel pour ne pas affronter les obstacles de la vie réelle est de plus en plus avérée. Nombre de joueurs se créent une autre identité via un ou plusieurs avatars et s’ils sont très social en mode virtuel, ils rencontrent de véritable difficulté dans le monde réel.
Une toute récente étude révèle que plus de la moitié des utilisateurs sauveraient d’abord leur téléphone plutôt que leur chat lors d’un incendie. il n’y a plus grand chose à rajouter.