Elementary // Saison 4. Episodes 2 et 3. Evidence Of Things Not Seen / Tag, You’re Me.
L’arrivée de John Noble dans l’univers de Elementary est une chose bienvenue, d’autant plus que dans « Evidence of Things not Seen », la série fait des choses assez sympathiques avec ce personnage. Notamment au travers de sa première confrontation avec Sherlock. Avec cet épisode, la série a réussi à renouer avec ce que j’aime dans cette série, alors qu’il se passe énormément de choses dans cet épisode par la même occasion. Le fait que l’acteur soit là pour incarner le rôle du père de Sherlock est quelque chose de très ambitieux mais dans un sens, c’est aussi le parfait père de famille. Il a déjà été père dans Fringue et il était excellent dans ce rôle là. Il continue ici d’être dramatiquement fort mais ce que j’aime aussi c’est le fait que cet épisode cherche à remettre en cause la foi que Sherlock peut mettre en son père. Car il pense aussi que ce dernier a des motivations différentes de celles qu’il semble donner au départ. La réunion entre le père et le fils est forcément une idée très théâtrale mais la série utilise le tout de façon assez intelligente. C’est toujours comme ça dans Elementary, il y a toujours quelque chose de très théâtral entre les personnages quand ils se rencontrent. Si j’aime bien aussi la fracture qu’il y a entre le père et le fils, je pense que ce début de saison va aussi chercher à reconstruire les liens perdus.
Notamment quand son père décide aussi d’aider son fils. Si je ne suis pas sûr et certain que cela soit la meilleure idée qu’il soit pour la dynamique entre Joan et Sherlock, cela va être intéressant de voir aussi ce que Sherlock Sr. va bien pouvoir apporter de plus. Morland a peut-être des intentions qui sont bonnes, la confrontation entre Joan et lui est assez sympathique là aussi, car cela permet de creuser encore une fois certaines questions plus personnelles. Je n’ai jamais vu Elementary comme une série policière classique mais toujours comme une série plus personnelle avec une réflexion originale sur les conséquences que les crimes et les enquêtes peuvent avoir sur la vie des gens. On sait bien que pour Sherlock cela n’a jamais eu les meilleures conséquences mais je suis content aussi de voir que la série continue dans cette direction. Cet épisode est d’ailleurs très riche en moments plus intimistes, plus personnels où la confrontation entre les personnages passe avant tout le reste. J’ai toujours vu ça comme quelque chose d’intéressant dans une série comme celle-ci que de mettre en avant les atouts et donc les personnages avant même de commencer à parler d’un cas policier. Alors certes, il y a un cas qui commence par un cold-open assez classique pour n’importe quelle série.
Elementary choisie donc de ne pas capitaliser tout de suite sur le cliffangher final de l’épisode précédent et veut nous appeler à suivre le cas policier de la semaine avant même de commencer à plonger au coeur du reste. C’est un choix judicieux car cela permet aussi d’avoir de l’intérêt pour le cas policier avant même de passer aux problèmes entre les personnages. On s’attache donc un peu plus à l’aspect policier et le reste, qui prend forcément une place plus importante est tout aussi intéressant. L’alchimie qu’il y a entre Noble et Miller est assez impressionnante. Ce n’est pas du niveau de Noble et Jackson dans Fringe mais il y a quelque chose de vraiment sincère entre ces deux là qui est palpable dans cet épisode. Je pourrais aussi parler de la dernière scène entre Liu et Noble qui est elle aussi une sorte de modèle très réussi par rapport à ce dont la série est capable. L’affaire de la semaine est là aussi un reflet intéressant qui permet de nous offrir des tas de trucs différentes. Si cet épisode est très réussi, « Tag, You’re Me » est assez différent et peut-être l’épisode le moins intéressant jusqu’à présent. L’une des forces de cette série, c’est justement le fait que l’aspect le plus procédural soit le plus absent possible. La façon dont Elementary gère les personnages, équilibre le ton, la façon de les faire communiquer, etc. est plus important que tout le reste.
Les meurtres de la semaine ne sont là que pour justifier la place de ces personnages. Mais cet épisode était un peu décevant car il ne parvient pas à être totalement à la hauteur des attentes. Le problème de cet épisode c’est peut-être justement de ne pas trouver le bon équilibre entre le policier et le reste. La balance n’est pas forcément très bien réglée mais Elementary tente et c’est déjà assez important à mes yeux. Le cold-open avec le tueur qui est dans un état étrange suggère que l’on va voir quelque chose de complètement différent. Du coup, la série passe aussi en partie à côté de la relation entre Sherlock et son père, bien développée dans l’épisode précédent, et utilisée de façon sporadique ici. Je ne dis pas qu’elle doit prendre une place importante à chaque nouvel épisode mais franchement, j’ai imaginé que cela pourrait être complètement différent. Finalement, Elementary délivre ici deux épisodes paradoxaux. L’un est soigné sur la dynamique entre les personnages et permet aussi de creuser la relation du héros avec son père. L’autre est beaucoup plus classique et encombré par certaines idées qui ne fonctionnent pas toujours.
Note : 7/10 et 5/10. En bref, entre quelque chose de passionnant et d’un peu plus rasoir il n’y a qu’un pas.