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Critique Ciné : This is Not a Love Story (2015)

Publié le 28 novembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

This is Not a Love Story - Me and Earl and the Dying Girl // De Alfonso Gomez-Rejon. Avec Thomas Mann, RJ Cyler et Olivia Cooke.


Les histoires d’amour adolescentes, qu’est-ce que cela peut se répéter et être ultra pompeux parfois. Mais This is Not a Love Story ne cherche pas à prendre l’idée de la même façon que ce que l’on a pour habitude de voir. Cela ressemble d’ailleurs énormément à Le Monde de Charlie (2013) qui était déjà l’un de mes gros coups de coeur d’il y a deux ans. Ce petit film, passé inaperçu lors de sa sortie en salles (à déraison vu la qualité du film) est adapté d’un roman de Jesse Andrews (qui s’est également occupé du scénario du film) du même nom. Ce roman raconte l’histoire d’un adolescent un peu enfermé sur lui-même qui va faire une rencontre qui va changer sa vie et lui donner l’occasion de devenir quelqu’un. C’est une sorte de miroir de l’adolescence qui nous est conté ici et c’est assez brillant. Je ne m’attendais pas du tout à voir un film aussi intelligent dans sa manière de gérer les émotions et l’humour sans jamais tomber dans le surplus. Ni dans l’un, ni dans l’autre. C’est un film inventif, plein de trouvailles scénaristiques, d’idées de mise en scène, et qui fini par devenir un moment de grâce, d’amour du cinéma (de par certaines références) et de pudeur romantique étincelante.

Greg est un lycéen introverti, adepte de l’autodérision, qui compte bien finir son année de Terminale le plus discrètement possible. Il passe la plupart de son temps avec son seul ami, Earl, à refaire ses propres versions de grands films classiques. Mais sa volonté de passer inaperçu est mise à mal lorsque sa mère le force à revoir Rachel, une ancienne amie de maternelle atteinte de leucémie.

This is Not a Love Story tente de capturer l’innocence qui frappe les adolescents. Ce n’est pas facile d’être ados et de grandir mais le film ne veut pas forcément nous dire que tout est simple, ou nous donner un chemin à prendre. Non, le film suit son cours. Récompensé de deux prix au Festival de Sundance de cette année, le film est bourré de tendresse et les dialogues de Jesse Andrews sont particulièrement forts et riches en idées. C’est là dedans que le film réussi en grande partie son histoire, jusqu’à délivrer un flot d’émotion instantané autour d’images drôles et émouvantes à la fois (je crois que je n’avais pas autant pleuré cette année que devant le petit film de Greg dans le dernier tiers du film). Si le cancer est quelque chose de terrible, This is Not a Love Story c’est un peu comme Nos étoiles contraires mais en beaucoup mieux. Le film se moque des conventions ou de ce que l’on peut penser de cette maladie (et des terribles choses qu’elle peut amener). Il y a aussi quelque chose d’étrange dans ce film car l’on connait plus ou moins l’issue mais il ne se veut jamais fataliste et toujours optimiste. Disons que tout le monde sait déjà la fin mais a envie de croire comme le héros à une fin heureuse. Si j’ai comparé This is Not a Love Story à Nos étoiles contraires ce n’est pas pour rien car il y a des ressemblances assez étonnantes entre les deux qui sont utilisées de façon brillantes.

Voilà donc un film bouleversant sur l’amour et la difficulté d’aimer. Sur la maladie et l’envie de vivre sans se soucier de ce genre de problèmes à un âge où justement on doit plutôt faire des plans sur la comètes et vivre, pas mourir. Alfonso Gomez-Rejon (réalisateur d’épisodes de American Horror Story ou encore du très bon remake/suite de The Town That Dreaded Sundown) connaît la richesse des émotions pour avoir mis en scène le pilote de Red Band Society (version américaine). Cette série racontait l’histoire du service enfants / adolescents d’un hôpital. On retrouve la beauté de tout cela là dedans et je dois avouer que j’aime beaucoup le résultat. Jamais This is Not a Love Story ne tombe dans le mélodrame pompeux ou encore dans le pathos. Ce n’est jamais niais. Le film sait de quoi il parle et veut le raconter avec le plus de fidélité possible. Côté casting, Thomas Mann est assez sensationnel. Ce jeune acteur que l’on a pu découvrir dans Projet X (notamment) démontre ici qu’il a une capacité à jouer autre chose que des conneries adolescentes. Ainsi, This is Not a Love Story est la preuve que Nos étoiles contraires n’était qu’une étape pour parler de cancer chez les adolescents. Ce film est plus adulte, plus intelligent et plus soigné tant dans la mise en scène que dans le scénario, en passant même par le casting lui aussi au poil.

Note : 9/10. En bref, c’est beau, c’est brillant et c’est juste émouvant.


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