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Gasquet ou comment se tuer par neuf balles de match

Publié le 26 juin 2014 par Sportmood
Neuf. Il a eu neuf occasions de tuer un match, Richard Gasquet, avant de le perdre. Et dans l'histoire du tennis, on ne se souvient d'un perdant plus pusillanime qu'en évoquant le nom de ce pauvre Kim Warwick en 1976 à Rome qui avait eu onze fois Adriano Panatta au bout de son fusil et qui n'avait pas trouvé le moyen de lui décocher une seule de ses onze munitions mortelles en plein corps ou cœur.

Richard Gasquet est un phénomène. Il promène depuis plus d'une décennie son incroyable talent un peu partout dans le monde. Il survole le plus souvent ses matches, sans effort apparent. Il n'est pas dedans, il est ailleurs. Dans l'air ou l'atmosphère, voire au-delà ou en-deçà. Et comme ces particules non élémentaires, on ne peut leur affubler de propriétés démontrées par les lois scientifiques. Un jour c'est oui, un autre c'est non. Une heure c'est le théorème de Pythagore, une autre c'est la théorie de la relativité restreinte...

Ce jeudi, le Biterrois de souche et romantique de coeur est parti de Londres et du temple du tennis sans se départir de son flegme pour le coup si britannique. Un jeune Australien au nom - Kyrgios - de poète de l'Antiquité venait pourtant de lui donner une leçon - la énième de sa maintenant plutôt longue carrière - de philosophie du jeu. Au cinquième set de leur deuxième tour à Wimbledon, le gamin prénommé de façon un peu plus moderne Nick, a sorti de sa panoplie une fin de match assez innommable. Pour le Français s'entend, qui a mené deux sets à zéro.

Neuf fois donc, le morveux a été au pied d'une montagne qu'en tennis on appelle une balle de match. Et sans jamais flancher, à chaque fois sur son service il est vrai, il a surmonté l'obstacle. A grands coups de service notamment, sept premières balles sur neuf, mais surtout en profitant de l'argile dont était constitué le fameux obstacle. Gasquet n'a jamais vraiment pris sa chance sur la demi-douzaine de retours qu'il a pu effectuer en ces instants cruciaux.

Et comme souvent en pareille situation de détresse, il s'en est pris à l'environnement, aux arbitres, à l'état du terrain, à la météo et aux conjonctures spatio-temporelles... Le match, à partir du moment où Richard 1er avait décidé qu'il ne pouvait plus le dompter avec son sceptre, ne méritait plus sa personne puisque les éléments, les dieux du tennis, n'en voulaient plus. Le manant Kyrgios n'avait plus qu'à ramasser la mise.

Pour consoler s'il en est besoin le perdant, on lui murmurera que perdre un match, ce n'est pas si grave, c'est même peau de balle.


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