The Runner // De Austin Stark. Avec Nicolas Cage, Sarah Paulson et Connie Nielsen.
L’histoire du scandale de la BP dans le golfe du Mexique c’est quelque chose d’assez intéressant et cela méritait largement une adaptation au cinéma. C’est Austin Stark, qui réalise et écrit ici son premier long métrage, qui s’est chargé de la mise en image de cette terrible histoire. Le problème dans ce film c’est de ne jamais réussir à nous donner envie de se soucier pour Colin et cela dès le début du film. Du coup, on a l’impression que l’on ne peut que trouver ce personnage mou du genou et l’on ne sait pas trop sur quel pied danser avec lui au final. Le film n’a de cesse de nous plonger dans un univers dramatique où les bons sentiments prennent clairement le pas sur le fond. Le fond est ce qui m’intéressait le plus là dedans et The Runner se contente de faire une sorte de relecture de tout ce que l’on a déjà pu voir dans la presse mais de manière ultra superficielle. Les personnages sont au delà de ça particulièrement ennuyeux car ils n’ont pas suffisamment de nuances et le film laisse donc très rapidement Nicolas Cage sur le bord de la route et c’est à lui seul de tenter de donner un peu d’envergure à un film qui n’a rien à proposer.
"The Runner" revient sur les événements qui ont fait suite au déversement de pétrole de la BP, dans le golfe du Mexique, en 2010.
En près d’une heure et demie, Austin Stark balaye énormément de choses, tout en tentant de brosser le portrait de chacun de ses personnages et des liens qu’ils peuvent tous entretenir. Si seulement c’était aussi intéressant que sur le papier, alors The Runner aurait été une vraie réussite. Mais ce n’est pas du tout le cas. Le script fait énormément dans l’exposition, laissant ainsi des personnages sur le carreau et en ne leur donnant jamais grand chose à faire. Même Peter Fonda n’a rien à faire d’intéressant, c’est tout de même sacrément dingue d’avoir un casting aussi intéressant et de se retrouver à les coller dans des rôles tout ce qu’il y a de plus médiocres. Nicolas Cage est de son côté quelqu’un qui me fascine. On sent qu’il s’implique à fond dans tous ses rôles et ce film ne fait pas exception à la règle. L’histoire de laquelle Austin Stark part est elle aussi intéressante. J’avais beaucoup d’espoir pour que ce film puisse parvenir à être suffisamment engagé dans le bon sens du terme pour ne pas nous laisser bredouilles. Sauf que c’est tout le contraire qui se passe car oui, une fois une film terminé, The Runner ne parvient même pas à nous faire retenir quoi que ce soit car tout est tellement encombré au milieu de tout un tas de choses qui n’ont pas de sens c’est sacrément dommage.
Je me demande comment on peut faire quelque chose d’aussi médiocre que ça avec autant de choses intéressantes. Dommage. Accessoirement, la mise en scène d’Austin Stark ne change pas grand chose non plus à tout ça. J’ai même eu l’impression que l’on se moquait volontairement du spectateur et de sa capacité à penser que ce qu’il a sous les yeux est tout à fait honorable. En voulant donner à son film un air de film un peu indépendant et différent, The Runner fait tout le contraire et échoue lamentablement. C’est vraiment dommage car je m’attendais au moins à ce que The Runner puisse nous apprendre quelque chose ou bien suivre un chemin un poil plus intéressant. Mais tout ce qu’il fait c’est être un téléfilm de seconde zone, de ceux que l’on retrouve dans les étalages des magasins de produits culturels sans qu’il n’y ait de véritable intérêt derrière. Je me demande quand est-ce que Nicolas Cage va prendre conscience qu’il ne faut pas accepter tous les rôles qu’on lui propose et qu’il est probablement en train de flinguer sa carrière. Même si c’est grâce à lui que The Runner n’est pas complètement raté, ce n’est pas suffisant pour faire de ce film un bon film.
Note : 3/10. En bref, toujours prêt à suivre Nicolas Cage cabotiner dans un film de seconde zone qui ne sortira qu’en DVD mais le résultat est ici décevant compte tenu des attentes créées.
Date de sortie : Directement en DVD