Doctor Who (2005) // Saison 9. Episode 11. Heaven Sent.
Doctor Who a exploré beaucoup de choses cette année, sur les questions que se pose le héros et je crois que « Heaven Sent » est l’un des épisodes les plus étranges de cette année. Après la mort de Clara, notre héros se retrouve dans un endroit étrange, inconnu où un être maléfique est en train de le pourchasser. C’est intéressant car cet épisode gère les émotions de son héros de façon assez intelligente. Je ne m’attendais pas du tout à quelque chose de ce genre là. Ce qui est étonnant avec cet épisode c’est la réflexion qu’il propose. C’est un épisode lent, qui creuse la personnalité et les émotions plus qu’une certaine notion d’action. Car le but de cet épisode n’est pas de tenir quelque chose de chargé en émotions, c’est tout le contraire. Petit à petit, la tension monte dans un épisode qui montre le Docteur sous un angle complètement différent. La fin de l’épisode (et sa son twist) est d’ailleurs assez étonnante elle aussi. Je ne m’attendais pas du tout à une telle conclusion mais je suis heureux de voir que Doctor Who peut encore faire des épisodes qui sortent du lot, qui vont dans un registre complètement différent de celui auquel Steven Moffat nous avait habitué jusque là. Cette saison est peut-être bien la meilleure saison de Doctor Who depuis un sacré bout de temps et elle vient d’un showrunner que les fans de Russell T. Davies n’aiment pas toujours.
Par chance pour moi, j’ai souvent préféré le travail de Steven Moffat sur Doctor Who (notamment car on lui doit des personnages emblématiques comme River Song). Cet épisode utilise énormément le silence, la musique orchestrale afin de mettre en scène les émotions du héros. C’est d’ailleurs presque une sorte de monologue constant (sauf à quelques moments - notamment celui où en pensant à Clara, cette dernière apparait au Docteur afin de l’aider à surmonter cette épreuve -), la performance d’un acteur seul (ou presque aussi si l’on ne compte pas la créature) face au téléspectateur. Si j’ai moi aussi douté de la capacité de Doctor Who à se renouveler lors du départ de Matt Smith qui avait tout de même énormément personnalisé le personnage à sa façon (comme David Tennant avant lui), Peter Capaldi offre quelque chose aux antipodes des deux précédents interprètes (qui au fond se reposaient énormément sur les mêmes gimmicks comiques). Doctor Who nous offre un épisode brillant, notamment sur la façon dont est géré le deuil. C’est dépressif et pourtant fascinant alors que Peter Capaldi incarne le tout avec une telle dextérité. On se doute bien qu’il est dévasté par ce qui est arrivé à Clara mais cette saison a vraiment voulu faire des choses complètement différentes et c’est ce qui a permis à cette saison 9 d’être jusqu’à présent l’une des meilleures de toutes.
Cet épisode n’était pas évident à faire, d’autant plus qu’il se repose énormément sur des monologues où notre héros parle tout seul. C’est aussi un épisode très mythologique mine de rien alors qu’il permet d’appeler à certains éléments narratifs très importants comme la promesse de Missy (et je pense qu’il va falloir revenir là dessus dans le dernier épisode de la saison) sans compter Gallifrey dont l’influence reste là aussi importante (mais que la série utilise de façon assez discrète pour le moment). Mais ce qui est étonnant c’est que tout ce qui se passe dans cet épisode ne nous donne jamais l’impression d’en faire trop. Il y a même un sens du rythme qui sort du commun, notamment car la musique classique, orchestrale qui rythme cet épisode repose sur tout un tas d’éléments assez surprenants. Notamment car une symphonie débute généralement de façon douce avant d’explorer à un autre moment. Nous sommes maintenant en route pour le dernier épisode de la saison dans un épisode de transition étonnant. C’est non sans une certaine hâte que j’attends de voir comment la fin de la saison va bien pouvoir évoluer. Le prochain épisode est très important car si c’est le dernier épisode de la saison c’est aussi le dernier épisode d’une ère, d’une longue transition préparée depuis l’arrivé de Peter Capaldi. Déjà renouvelée pour une saison 10 (ouf !) malgré des audiences en chute libre, Doctor Who reste une valeur sûre et j’espère qu’elle continuera l’année prochaine à surprendre autant qu’elle ne surprend déjà actuellement.
Note : 10/10. En bref, dans une saison qui ressemble à un sans faute, Doctor Who continue de briller.