Saisie par l'Australie, la Cour internationale de justice (CIJ) a jugé en juin 2014 que la chasse à la baleine pratiquée par le Japon dans l'Antarctique était illégale au regard du droit international . De nombreuses preuves montrent en effet que le Japon détourne depuis des années à des fins commerciales une activité présentée comme étant destinée à la recherche scientifique animale. La viande des animaux chassés finit très souvent dans les assiettes des restaurants et sur les étals des supermarchés...
Suite à ce jugement, le Japon a suspendu la chasse à la baleine dans l'Antarctique et la Commission baleinière internationale (CBI), l'organisation en charge de la conservation des cétacés, a recommandé au gouvernement japonais de ne plus délivrer de permis de chasse avant qu'elle n'ait l'occasion d'examiner la nouvelle proposition du Japon.
Malgré ce jugement, et après seulement un an de suspension, le gouvernement japonais a décidé de braver l'interdiction de l'ONU avec son nouveau programme de chasse à la baleine dans l'océan Austral, baptisé "NEWREP-A", qui vise à harponner 333 baleines de Minke au cours de la prochaine saison (contre environ 900 dans le cadre du précédent programme) et près de 4 000 baleines au total au cours des douze prochaines années. Et tout cela "pour collecter des informations sur l'âge de la population baleinière" affirme le Japon qui continue également de chasser les baleines "au nom de la science" dans le Pacifique Nord-Ouest, de même que dans ses eaux territoriales, qui n'entrent pas dans le cadre visé par la décision de la CIJ.
"Les baleiniers de recherche partiront pour cette nouvelle mission de recherche dans l'Antarctique le 1er décembre 2015", a indiqué l'Agence japonaise de la pêche dans un communiqué publié sur son site internet.
"Nous n'acceptons en aucune manière le concept de tuer des baleines à des fins prétendument scientifiques" a prévenu le ministre de l'Environnement australien Greg Hunt.
Les ONG environnementales sont également furieuses. "La reprise de la chasse à la baleine dans l'Antarctique serait contraire à la décision de la Cour internationale, aux opinions des experts scientifiques et aux décisions de la Commission baleinière internationale" a déclaré Patrick Ramage, directeur du programme Baleines du Fonds international pour la protection des animauxd (IFAW). " Nous exhortons le Japon à ranger ses harpons une nouvelle fois lors de sa prochaine expédition en Antarctique. Nos gouvernements ne peuvent assister les bras croisés à la reprise du massacre inutile des baleines et nous les encourageons à faire monter d'un cran la pression à l'encontre du Japon pour qu'il abandonne une fois pour toutes cette pratique aussi cruelle qu'obsolète. "
L'association écologiste australienne Sea Shepherd a également annoncé qu'elle tenterait d'empêcher "toute activité illégale" et qu'elle traquerait les chasseurs avec son bateau, "le Steve Irwin".
L'interdiction de la chasse à la baleine à l'échelle mondiale est entrée en vigueur en 1986. Pourtant, chaque année, des milliers de baleines continuent d'être massacrées de manière cruelle et inutile. Le problème est que le Japon chasse les baleines en exploitant une faille dans le moratoire mondial de 1986 qui tolère la recherche scientifique sur les mammifères... alors qu'il n'est pas nécessaire de tuer les baleines pour les étudier. La " chasse scientifique " ne donne pratiquement aucune information utile et constitue tout simplement une chasse commerciale déguisée.
Le Japon a ainsi décidé de continuer le massacre, non pas "pour la science" mais bien pour l'argent...
ME