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Critiques Séries : Casual. Saison 1. BILAN.

Publié le 03 décembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Casual // Saison 1. 10 épisodes.
BILAN


Ce qui est à la fois étonnant et étrange avec Casual c’est que cette série pourtant anodine et probablement passée inaperçue pour beaucoup d’entre vous est l’une des séries romantiques les plus actuelles. Jason Reitman, celui à qui l’on doit Juno ou encore Men, Women & Children sait très bien ce que c’est que de parler des relations de nos jours et de la façon dont elles ont drastiquement évoluées. Il a décide de faire confiance à un jeune scénariste, Zander Lehmann dont Casual est la première création (et la première écriture connue) et accepté de mettre en scène les deux premiers épisodes de la série auxquels il a simplement donné une vraie âme, un vrai ton que l’on retrouvera par la suite dans les 8 épisodes suffisants. Au premier abord, Casual est assez déconcertante, rappelant peut-être les nouvelles comédies romantiques comme You’re the Worst qui parlent d’amour et de sexe autrement, de relations (amicales, amoureuses, familiales) autrement. On retrouve d’ailleurs un très dans la mise en scène et ce filtre Instragram qui donne encore plus l’impression d’être dans une vision ultra moderne des choses, sans compter sur l’influence des nouvelles technologies et des références. Si Casual n’était pas bien écrite, elle pourrait rapidement devenir une série ridicule, ennuyeuse ou en tout cas égocentrique.

Casual c’est un peu la génération de Meetic, la génération Tinder, qui tente de trouver l’amour grâce à Internet. C’est un très bel outil mais c’est aussi quelque chose qui pose tout un tas de questions auxquelles la série tente d’apporter sa propre réponse. La série a beau raconter ce que c’est que les rencontres aujourd’hui, le titre de la série a même tout son sens. Car l’idée du « casual », on ces relations sans attaches, ce n’est pas toujours facile à mettre en scène sans tomber dans certains poncifs. Mais Casual a une vraie réflexion déroulée au fil de ces dix épisodes. Ce n’est pas qu’une question de sexe non plus et ce n’est pas que de la romance. D’ailleurs, cela me rappelle énormément ce que You’re the Worst a déjà peu faire. Si Casual reste une sorte de comédie dramatique, elle gère la dramaturgie de façon assez singulière, tout en ajoutant une bonne dose de légèreté. L’un de mes épisodes préférés de Casual est l’épisode de Thanksgiving (l’épisode 8). Je dois avouer que j’ai beaucoup aimé cette histoire car justement, la série utilise à merveille les personnages et notamment celui de Frances Conroy (American Horror Story, Desperate Housewives) qui m’avait terriblement manquée à la télévision. Le fait que Casual ne soit pas diffusée sur un network laisse aussi au scénariste l’opportunité de raconter ce qu’il veut avec un ton assez libre.

C’est ce qui permet aussi de parler des frustrations relationnelles et des histoires beaucoup plus sombres que ce que l’on a pour habitude de voir dans le monde actuel des comédies. Sur un format de 30 minutes par épisodes, Casual se donne toujours à fond. Très bavarde et dialoguée, la série aurait rapidement pu devenir un peu pompeuse mais ce n’est jamais utilisé de la mauvaise façon. Au contraire, les dialogues sont soignés et les personnages développés avec malice. Ce n’est pas sans rappeler aussi des séries comme Girls, Togetherness ou encore Transparent qui ont elles aussi une vision humaine des relations … à leur façon. Cette comédie, assez sombre sur les bords, est donc une occasion de raconter plusieurs choses sous des points de vue complètement différents. Michaela Watkins (Trophy Wife) est peut-être l’un des éléments les plus intéressants du casting de la série. Cette actrice que j’avais adoré dans la comédie de ABC, se trouve ici une place parfaite pour son talent. Elle n’en fait pas des tonnes et sait toujours rester juste entre émotions et humour. Le script aide forcément mais ce sont les acteurs qui donnent aussi une certaine forme de caractère la série que l’on ne retrouve pas ailleurs. Dans son rôle de Valerie, une divorcée pleine d’énergie, qui se retrouve avec sa jeune fille Laura et son frère Alex (incarné par Tommy Dewey) est assez intéressant.

On sent que le projet qu’il y avait derrière Casual était ambitieux. Au début de la saison, on ne sait pas toujours à quoi s’attendre. Le pilote était assez délicat mais triste, plein de petites choses en tout genre. On avait déjà une idée de ce à quoi il fallait s’attendre par la suite. Peut-être parfois que l’erreur faire par Casual est de vouloir parler de choses dont on a déjà parlé ailleurs, pas nécessairement en mieux mais dont on a déjà parlé. Mais c’est travaillé, tant visuellement que scénaristiquement. Il y a dans la forme (et dans le fond) des choses à prendre et à embrasser. Je me demande ce qu’ils vont faire l’année prochaine mais bon, pour le moment je vous conseille de vous plonger dans cet univers de délectation. Les premiers épisodes sont curieux et par la suite on tombe sous le charme sans pouvoir s’en défaire. J’ai enchaîné les deux derniers épisodes avec l’envie d’en voir encore plus. Déjà renouvelée pour une saison 2 de 10 nouveaux épisodes par Hulu, Casual aura donc encore des choses à nous raconter l’année prochaine et j’en suis le premier ravi.

Note : 7/10. En bref, une belle petite série.


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