L’Arche de Noé perdue du Muséum national d’Histoire naturelle
Vaguant sur les sentiers perdus du Muséum national d’Histoire naturelle, je fus soudainement attiré par un claquement de porte. Eole, dieu du vent, semblait s’adresser à moi pour m’attirer dans un lieu inquiétant et mystérieux… Le hangar de Taxidermie.
Grotte secrète où les animaux empaillés dénaturés viennent finir leur seconde vie, le hangar est l’une des dernières cavernes d’Ali Baba de Paris…
Saluant dignement le maître des lieux, Jack Thiney, je m’engouffrai dans les couloirs de ce curieux bestiaire.
Ici gisent requins blancs carbonisés, tortues luths désarticulées, ours polaires grisonnants et autres rhinocéros dépressifs. Même les girafes se gardent bien de vous prendre de haut.
Derrière la poussière d’un pangolin écaillé ou d’un squelette d’opossum, on trouve quelques trésors comme d’anciennes planches de leçons de choses du Docteur Auzoux, célèbre écorcheur de papier mâché.
Si ce lieu n’est pas ouvert à tous les regards et sa connaissance réservée aux initiés, sa curiosité n’a pas son pareil.
« Homme. Animal si éperdu dans la merveilleuse contemplation de ce qu’il pense qu’il est, qu’il néglige ce qu’il devrait indubitablement être ».
Ambrose BIERCE. Extrait Le dictionnaire du Diable.