#reg2015 : La possibilité du vote blanc (plutôt que nul, genre #FN, #UPR ou #abstention)

Comme je l’ai déjà évoqué à l’occasion de ce billet détaillé sur l’offre politique indigente qui s’offre à moi dans ma région, ma conclusion est sans appel. je voterai, loin de toute pression et de tout chantage, conformément à mes convictions, honnêtes et sincères, soucieuses avant tout de nos libertés fondamentales, de morale publique, de défense des intérêts populaires, et donc de davantage de démocratie. je ne les trahirai plus, ni ne transigerai en votant pour le moins pire comme je l’ai toujours (trop : c’est fini !)  fait dans ma vie, comme bien d ‘autres. Et donc, je saisirai la seule solution qui me reste :  je voterai blanc. Aux deux tours. M’importe peu le grotesque argument de ces si peu socialistes là qui m’accuseront de faire le jeu du FN. Pas mon problème. Ils le font bien plus sûrement en ne respectant pas les promesses présidentielles, et en piétinant chaque jour un peu plus les valeurs de gauche, jusqu’à l’absurde.  Et la honte. Mais demeure pour moi un petit tracas, qui concerne beaucoup d’entre nous, à la veille d’élections qui se révèleront probablement désastreuses en bien des aspects : la réelle reconnaissance du vote blanc. Les gens semblent très peu et mal informés sur le sujet, aussi j’en profite pour rétablir la réalité sur ce thème. Ces informations proviennent d’un site gouvernemental, géré par la Direction de l’information légale et administrative, ici.

Abstention, vote blanc et vote nul : quelles différences ?

L’abstention consiste à ne pas participer à une élection ou à des opérations de référendum. Elle traduit soit un désintérêt total pour la vie publique, soit un choix politique actif consistant à ne pas se prononcer afin de montrer son désaccord. Ainsi, à l’occasion du référendum sur les accords de Matignon portant sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie en 1988, l’un des partis de l’opposition avait appelé ses partisans à s’abstenir pour s’opposer au texte. Néanmoins, l’abstention semble traduire une crise de la représentation et peut poser la question de la légitimité du pouvoir politique élu avec une faible participation

Le vote blanc consiste à déposer dans l’urne une enveloppe vide ou contenant un bulletin dépourvu de tout nom de candidat (ou de toute indication dans le cas d’un référendum). Ce type de vote indique une volonté de se démarquer du choix proposé par l’élection.

Le vote nul correspond à des bulletins déchirés ou annotés qui ne sont pas pris en compte dans les résultats de l’élection. Il est parfois difficile d’interpréter le sens d’un vote nul. L’électeur n’a pas forcément souhaité que son vote soit nul (il a cru, par exemple, qu’une mention manuscrite ajoutée n’aurait aucune incidence). Mais il arrive également que l’électeur ait volontairement déposé un bulletin nul pour manifester son opposition aux différents candidats et programmes présentés.

Depuis la loi du 21 février 2014 visant à reconnaître le vote blanc aux élections les bulletins blancs seront, à compter du 1er avril 2014, décomptés séparément des votes nuls et annexés en tant que tel au procès verbal dressé par les responsables du bureau de vote. Mais, comme auparavant, ils ne seront pas pris en compte dans le nombre des suffrages exprimés (ensemble des bulletins moins les votes blancs et nuls).

Cette loi est l’aboutissement d’une proposition de loi déposée à l’Assemblée nationale en juillet 2012 qui avait pour objectif de faire reconnaître que le vote blanc est un acte citoyen qui se distingue de l’abstention – l’électeur s’étant déplacé jusqu’à son bureau de vote – et exprime une volonté politique de participer au scrutin pour dire son refus de choisir entre les candidats en lice. La prise en compte du vote blanc pourrait permettre de faire reculer le taux d’abstention.

On voit bien là que subsiste une navrante ambiguïté, dont on ne félicite franchement pas le législateur… C’est même désespérant d’hypocrisie. Alors que le texte était sensé faire avancer la cause de la reconnaissance du vote blanc, il ne va pas hélas jusqu’au bout de cette respectable ambition. Certes, il y a là une avancée : le vote blanc est à présent, depuis 2014, distinct des vols nuls et de l’abstention. Mais il est cependant comptabilisé…. dans les votes non exprimés, ce qui est mensonger, de l’avis même de ce service gouvernemental (voir extrait souligné à la fin, dans l’encadré). Mon vote blanc exprimera pourtant demain un autre avis : celui que je rejette TOUTES les listes présentées, qui ne correspondent pas à mes convictions personnelles, pourtant tout aussi respectables que d’autres. Et donc ? Comment signifier dans ces conditions de manière publique et claire mon refus de ce système politique dépassé et qui, si l’on se rapporte au taux formidable d ‘abstention qui ne cesse d’augmenter élection après élection, ne répond plus aux attentes des français ? j’hésite entre deux attitudes. Soit je tente de renforcer par mon vote la reconnaissance du vote blanc, en préparant un morceau de papier blanc que je glisserai dans l’enveloppe, ou en mettant l’enveloppe sans rien dedans l’urne, en espérant que nombreux seront ceux qui agiront de même demain et plus tard, afin que la proportion de celui-ci soit telle que l’on ne puisse plus l’ignorer, et cela  dans sa réelle signification. Mais j’avoue être peu optimiste quant à l’atteinte de cet objectif, vu l’inertie actuelle de mes concitoyens. Ce phénomène risque donc de n’être le fait que d’une frange très minime de gens correctement informés, suffisamment éclairés, et plus politisés que d’autres, alors que nous ne sommes pas la majorité. Soit je fais dans la provocation en écrivant au marqueur sur mon bulletin blanc :

STOP A L’ÉTAT D’URGENCE, AUX LOIS D’EXCEPTION ET A LA LOGIQUE SÉCURITAIRE QUI NUIT GRAVEMENT A NOTRE DÉMOCRATIE !

Certes, je me serai fait plaisir. Mais ce bulletin sera considéré comme nul… Comme nous sommes encore loin de la démocratie réelle !