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Le Voyage d’Arlo, de Peter Sohn

Par La Nuit Du Blogueur @NuitduBlogueur

Note : 3/5

On l’aura attendu ce Voyage d’Arlo, le projet annoncé en 2010 devait sortir sur nos écrans à l’été 2014. Des problèmes de productions ont entrainé le débarquement de Bob Peterson, à l’origine du projet, et la promotion de Peter Sohn comme nouveau réalisateur. Suite à ce remaniement la date de sorti a été décalée pour être sûr de livrer un produit de qualité. C’est pourquoi 2014 a brillé par l’absence d’un Pixar estival en salles et que, en 2015, nous avons droit à deux films originaux. Autant le dire tout de suite on ne va pas s’en plaindre.

Arlo

© 2015 Disney•Pixar

L’aspect graphique de ce Voyage d’Arlo peut surprendre de prime abord. En effet, Pixar nous avait habitués à un réalisme poétique, d’abord avec des jouets, puis des poissons qui brillaient par leur diversité sans parler des voitures et autres rats. Ici les dinosaures sont d’emblée très cartoonesques avec des formes très rondes pour leur donner un aspect sympathique. Mais si ce choix peut surprendre pour un film Pixar, on se rend vite compte que ce n’est pas une sortie de route pour le studio mais un choix judicieux, et que leur maîtrise technique est en constante évolution. Si les personnages ont un design bien particulier, le film brille surtout par l’incroyable réalisme de ses décors. Dans Arlo, la nature fait partie intégrante du film, tantôt magique, tantôt dangereuse, elle est le point central de ce film basé sur la relation entre un gentil petit dinosaure et un sauvage petit garçon.

Il y a des millions d’années une météorite se dirige droit sur la terre et… la loupe de peu. Du coup les dinosaures ne sont pas exterminés. Arlo est le dernier né d’une famille de dinosaures fermiers et le plus chétif des trois enfants. Il est extrêmement peureux mais veut tout faire pour mériter d’apposer sa marque sur le silo à maïs de la famille, au côté des marques de ses parents et de son frère et sa sœur. Un soir, alors que son père veut lui apprendre à maîtriser sa peur et à chasser la créature qui vole leur maïs, un violent orage éclate et Arlo va voir son père mourir emporté par le flot du torrent. Pris de remords et de culpabilité Arlo se lance à la poursuite de cette créature pour surmonter sa peur et venger la mort de son père. Ce que Arlo n’a pas prévu, c’est qu’il va s’attacher à cette créature qui n’est autre qu’un petit humain et qui n’est responsable de rien.

Tous les ingrédients de Pixar sont là : l’immersion totale dans un univers, un duo antinomique, un personnage avec une différence marquée… Force est de constater que la recette fonctionne toujours.   Alors certes, la trame narrative n’est pas des plus originales, mais ce n’est pas le fer de lance de ce film. Le choix de Disney d’en faire leur film de Noël / Thanksgiving n’est d’ailleurs pas anodin. L’histoire est une ode à la famille, à la différence et à l’entraide. Le film défend de belles idées, et nous fait nous émerveiller devant une nature dangereuse et magique. Ce voyage initiatique évoque des précédentes productions Disney telles que Le Roi lion ou bien Frère des Ours.

Arlo 2

© 2015 Disney•Pixar

Peter Sohn, chef d’orchestre de ce film à qui l’on devait déjà le touchant court-métrage Passage nuageux, diffusé avant Là-haut, apporte son humour à ce film. Car oui, dans Le Voyage d’Arlo l’humour est l’arme suprême pour contrebalancer un certain sentimentalisme qui flotte sur le film. Mais la vraie bonne idée du film, ce sont ses inspirations de western. En effet le film multiplie les références à ce genre quelque peu disparu du cinéma américain. L’une des plus belles scènes est d’ailleurs celle d’un feu de camp où une famille de T-rex raconte chacun à son tour l’histoire de comment ils se sont fait leur plus grosse cicatrice.

Cette ambiance de western passe également par la musique. Des petits airs d’harmonica aux envolées lors des moments d’action, la musique remplit son office. Mais rien de plus. Ici point d’air accrocheur, s’il y a de belles musiques qui servent à nous toucher dans le film on ne peut pas dire que la partition soit à la hauteur des collaborations de Michael Giacchino ou de Randy Newman avec le studio, et c’est dommage.

Arlo 3

© 2015 Disney•Pixar

Le film est mené tambour battant alternant scène d’action et moment d’intimité. Le rythme est tenu et l’intrigue bien menée. Petit bémol peut-être pour la fin qui ne semble pas véritablement en accord avec le propos du film. Au final Le Voyage d’Arlo est un beau film du studio Pixar. Il n’est sans doute pas l’un des meilleurs et souffre sûrement de la comparaison avec l’excellent Vice-Versa que nous a livré Pete Docter cet été. Cependant si vous vous laissez embarquer vous ne serez certainement pas déçus du voyage.

Antoine Vigliano

Film en salles depuis le 25 novembre 2015


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