Marvel’s AKA Jessica Jones // Saison 1. Episodes 6 et 7. AKA You’re a Winner / AKA Top Shelf Perverts.
Grâce à ces deux épisodes, Jessica Jones parvient à plus ou moins s’illustrer à sa façon. C’est quelque chose que j’aime bien car après avoir eu un peu de mal à trouver son rythme, la série réussie enfin à faire quelque chose d’intéressant. Je reste impressionné surtout par ce que la série peut entreprendre visuellement. Ce n’est pas la meilleure série d’un point de vue scénaristique mais elle parvient à faire des choses intéressantes d’un point de vue visuel, produisant cette ambiance de film noir à sa façon. Quand Hope annonce à Jessica qu’elle est enceinte, je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à une telle réaction à une telle nouvelle. On ne sait pas encore ce qui s’est véritablement passé durant une partie de l’histoire de Jessica Jones, notamment quand Jessica et Hope étaient sous le contrôle de Kilgrave. Ce dernier a une influence intéressante sur ces personnages et ce qu’ils sont devenus mais ce que la série n’a pas encore donné ce sont des éléments de réponse suffisamment forts. Ce que cette série cherche à raconter c’est un peu les conséquences métaphoriques d’une histoire proche de ce que New York Unité Spéciale peut faire. Mais avec des réactions liées à un univers propre (notamment car Jessica Jones est liée à l’univers cinétique Marvel et qu’il y a beaucoup plus à apprendre tout de même).
Hope ne raconte jamais vraiment quoi que ce soit et le fait qu’elle soit enceinte ne laisse que suggérer quelque chose dans sa relation avec Kilgrave quand elle était sous son contrôle. Ce n’est pas facile de raconter des intrigues complexes de ce genre là mais la série réussie à le faire de façon plutôt intéressante, ce qui change un peu de ce que l’on avait pour habitude de voir jusqu’à présent. Si Jessica a un problème avec la façon dont Hope tente d’avorter de l’enfant de Kilgrave, ce qui est notable c’est aussi le fait que Jessica Jones traite d’une histoire de viol (car c’est comme ça qu’on va appeler un chat un chat) de façon beaucoup plus original que bien d’autres séries. Jessica ne cherche pas à faire changer Hope d’avis sur la façon. Hope est sûre d’elle et Jessica n’a pas pour but de se mettre en travers. J’aime bien cette vision dramatique dans le sens où elle implique de voir à quel point le monde de Jessica est sombre et à quel point Jessica Jones continue aussi d’être une sorte de métaphore de la dépression humaine et de ses conséquences. Jessica c’est un peu un personnage en manque. Ensuite, nous avons Luke Cage. Ce dernier se fraye petit à petit un chemin dans Jessica Jones en attendant que le spin off sur son personnage soit dévoilé.
Le retour de Luke Cage est le bienvenu dans un épisode qui permet d’avoir une intrigue secondaire tout aussi sympathique. Il engage Jessica afin de retrouver une personne disparue faisant partie d’une mission beaucoup plus importante. Luke cherche à savoir comment sa femme Reva est morte. Si le téléspectateur connait la réponse à cette question, je serais très curieux de voir comment Jessica Jones va réussir à y répondre à sa façon. Les deux ont une relation tellement passionnante que Jessica ne peut pas dire qu’elle a tué Reva (certes son l’emprise de Kilgrave…). Ce serait un peu trop facile. Vous ne pensez pas ? La confrontation entre Luke et Jessica reste intéressante car elle apporte quelque chose d’intéressant au tout et surtout une certaine forme de face à face classique de ce que l’on a pour habitude de voir dans ce genre de séries/films. Ensuite, ce qui est assez fun c’est la façon dont Kilgrave utilise ses pouvoirs dans cet épisode. Il va les utiliser dans un premier temps pour gagner une grosse partie de poker et puis ensuite utiliser le chantage (oui, le bon vieux chantage) afin de retrouver la maison d’enfance de Jessica. Pour le moment, la mythologie de Jessica Jones reste assez restreinte et je ne pense même pas que le but soit ici de raconter énormément de choses (en tout cas, tout de suite).
Après cet épisode, j’ai eu envie d’enchaîner rapidement avec l’épisode suivant. Il faut dire que Kilgrave a une façon bien à lui d’engager un cliffangher qui m’a beaucoup plu. Pour ce qui est de « AKA Top Shelf Perverts », cet épisode donne une suite au cliffangher et donc à l’histoire d’enfance de Jessica. Si l’on n’apprend rien de plus pour le moment et que cela s’arrête sur un autre cliffangher (Jessica qui entre dans son ancienne maison d’enfance), je trouve que l’ensemble est toujours juste. Cet épisode est même plus intéressant que le précédent, en grande partie car il rassemble ce que j’aime dans cette série et avec le personnage de Kilgrave. Ce dernier se retrouve encore une fois au coeur des élucubrations et des moments les plus sympathiques de la série. J’ai adoré la scène dans le commissariat alors que Jessica vient s’accuser du meurtre de Ruben alors que ce dernier s’est simplement suicidé par ordre de Kilgrave en se coupant lui-même la carotide. Quoi qu’il en soit, Jessica est dans cet épisode au milieu d’une boule émotionnelle assez riche qui rappelle encore une fois à quel point l’univers de Jessica Jones est dépressif. Toujours pour les bonnes raisons bien entendu. Durant tout cet épisode Kilgrave était le héros, le personnage le plus intéressant, celui qui a donné le ton.
Il donnait déjà le ton au début de l’épisode alors que Ruben est mort à cause de Kilgrave mais ce n’est pas la seule chose importante de cet épisode. En effet, ce qui fait que Kilgrave est terrifiant c’est le fait qu’il pense qu’il fait les choses dans le bon sens. Il a une morale qui parvient à justifier (pour lui) ses actes et c’est forcément terrible. Il ne semble pas imaginer que la violence qu’il inflige est mauvaise. C’est peut-être aussi pourquoi il ne comprend pas que Jessica soit aussi touchée par la mort de Ruben. Kilgrave n’aimait pas Ruben et puis c’est tout. Kilgrave aime bien aussi être le centre d’attention à sa façon. Il est capable de changer la pensée et si certains peuvent voir cela comme un privilège qui pourrait être utilisé pour de bonnes choses, Kilgrave voit plutôt cela comme un droit de prendre ce qu’il veut (et notamment la vie de qui il veut). Cela peut être le sourire, le sexe, la mort, etc. Il peut tout faire. La seule chose qu’il ne peut pas avoir (et c’est ce qui l’embête forcément) c’est l’amour de Jessica Jones. Il ne peut pas faire en sorte qu’elle l’aime naturellement. La scène dans le commissariat était brillante. C’était une sorte d’acte théâtral et mise en scène de façon particulièrement intelligente. C’est ce genre de scènes qui fait aussi le succès de Jessica Jones à mes yeux et qui donne à la série tout son attrait.
Du coup, avec ces deux épisodes Jessica Jones continue sur sa lancée, de développer un peu plus l’histoire et les relations entre les personnages tout en creusant aussi un peu le passé de Jessica, mais aussi celui de Trish alors que je suis très curieux de voir un peu plus de son enfance. Je suis certain qu’il y a des tas de choses à apprendre.
Note : 7/10 et 9/10. En bref, au travers de ces deux épisodes Jessica Jones démontre des tas de choses sur ses capacités.