You, Me and the Apocalypse // Saison 1. 10 épisodes.
BILAN
Imaginez demain une comète va entrer en collision avec la Terre et la fin du monde est proche. Que feriez vous et comment pensez vous que le monde réagirait ? C’est une question que je ne m’étais jamais posé, peut-être car de toute façon j’imagine qu’une telle histoire ne se produirait peut-être pas de cette façon. Iain Hollands, le créateur de Beaver Falls créé ici une série qui suit le destin de plusieurs personnages à des coins complètement différents du monde. C’est un bon point d’autant plus que ce genre de séries quand c’est raconté d’un point de vue américain, on ne voit que le point de vue américain et pas le reste du monde. Ou alors très peu. Si c’est un point de vue intéressant, ce que je trouve s’assez cocasse c’est le fait qu’au fond cette série est en fait une comédie avant d’être une série dramatique. Les personnages sont donc tous plus cocasses les uns que les autres mais ce n’est pas bien grave (car ce n’est pas ce qu’il y a de plus important). La série trouve toujours le moyen de raconter quelque chose d’un peu plus drôle, que cela soit avec Jenna Fischer que j’ai apprécié retrouver alors que Penny de The Office me manque terriblement. L’actrice n’incarne pas du tout le même rôle mais peu importe. Cette comédie est donc sortie construite autour d’un humour assez décapant, très sombre d’ailleurs.
Notamment quand dans le dernier épisode Rhonda tue quelqu’un et dit que de toute façon cet homme allait mourir d’une minute à l’autre. Mais Rhonda et cie peuvent très bien eux aussi mourir d’une minute à l’autre alors qu’est ce que cela peut changer ? C’est une question intéressante que cet épisode pose, aussi sur la légitimité de la pensée et de ce que cette série cherche véritablement à faire. Ce que l’on retrouve surtout avec You, Me and the Apocalypse c’est un humour très britannique et une vision dramatique des choses tout aussi intéressante. Avec un casting particulièrement bon et des personnages cocasses à leur façon, nous avons une comédie originale qui ne se prend pas forcément trop au sérieux. You, Me and the Apocalypse pourrait tout droit sortir d’un film d’Edgar Wright et son Dernier Pub avant la fin du monde pourrait très bien être le point de départ. J’aime bien cette vision des choses qu’Edgar Wright a et surtout la façon dont il utilise les références aussi folles peuvent-elles être. Le but de You, Me and the Apocalypse n’est au fond pas forcément de raconter la fin du monde ou ses conséquences mais plutôt de faire tout un tas de blagues sur le sujet, aussi noires soit-elles.
Car la fin du monde ce n’est pas drôle au premier abord. L’avantage de You, Me and the Apocalypse c’est d’avoir su concilié son humour avec des moments plus dramatiques où l’émotion prend place. Car c’est ce dont la série avait besoin, de moments où respirer et attacher les téléspectateurs à ce qu’elle peut bien raconter. Au fil des épisodes j’ai eu l’impression de redécouvrir cette série alors que chacun des personnages aux univers complètement différents a une vision des choses totalement différente. Sans compter que la confrontation de ces univers va justement donner de quoi rire (mais pas pleurer). D’un concept bourré d’idées, You, Me and the Apocalypse s’amuse jusqu’au bout. Le cliffangher de fin suggère qu’au fond une suite pourrait très bien voir le jour (mais je me demande vraiment dans quelles circonstances). D’un point de départ très conventionnel, en déroulant petit à petit les points de vue de chacun, l’ensemble fonctionne assez bien. La subtilité n’est pas forcément le fort de cette série mais je ne crois pas que cela ait pu être un jour le but non plus. Chacun des personnages est présenté petit à petit avec tous les ressorts scénaristiques que cela peut demander (et ce jusqu’à la fin surprise). Parler d’apocalypse après décembre 2012 aurait pu être un choix ridicule mais la menace peut toujours arriver alors forcément… You, Me and the Apocalypse reste assez actuelle dans le fond, même si la forme ne veut pas nous apitoyer sur notre sort.
Note : 7/10. En bref, une comédie dramatique à l’humour noir décapant.