Fargo // Saison 2. Episode 6. Rhinoceros.
Quel épisode ! Fargo est une série que j’aime beaucoup car justement elle sait surprendre son téléspectateurs. La tension installée par l’épisode précédente est maintenue tout au long de cet épisode et l’ensemble brille. « Rhinoceros » est un exemple de ce que Fargo peut faire de mieux. A chaque semaine, la série aime installer un climat de tension unique en son genre, qui permet aussi à la série de sortir un peu du lot. Si l’on est arrivé au bout de la première partie de la saison, la seconde partie promet de belles surprises. C’est aussi le bon moment pour que les choses aillent de mal en pis. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile de se retrouver au milieu d’une série comme celle-ci et de tenter de renouveler constamment le genre. Car c’est plus ou moins ce qui se passe mine de rien. Tout le monde semble attendre quelque chose et c’est forcément une excellente chose. D’autant plus que cet épisode démontre à merveille tout ce que Fargo peut faire de réellement important. Cet épisode cherche aussi à continuer le développement de l’univers, de Peggy et Ed, de Hank aussi (alors que ce dernier, juste après s’être réveillé sur le porche de Blumquist, répond à sa radio et retourne en ville immédiatement). On sent que Fargo croit ou veut croire que l’on connait suffisamment les personnages, que l’on n’a pas besoin de les voir développés tout de suite pour que narrativement parlant la logique suive son cours.
Ce que j’aime bien avec les personnages cette semaine c’est le fait que Fargo cherche justement à aller au delà et à tenter de surprendre le téléspectateur par tout ce que l’épisode peut fournir pour nous prendre de court. Toute la saison a développé notamment l’histoire de Peggy petit à petit. Bien entendu, le fait qu’elle ait trouvé nécessaire de rentrer chez elle avec le corps de Rye, inconscient, dans sa voiture, c’était presque assez étrange mais d’un autre côté, les questions que la saison pose de ce point de vue là sont assez agréables dans son ensemble. Le plus logique aurait pu être de justement tenter de trouver de l’aide. Mais bon, Hank demande à Peggy ce qu’il faut et elle va répondre de façon intelligente. La scène autour de son petit monologue est vraiment fascinante. C’est quelque chose qui d’un point de vue de la mise en scène est brillant, mais pas seulement. Sa façon de parler aussi de test, A ou B, expliquant également que ce n’est pas forcément une confession. Mais d’un autre côté, toucher Rye avec sa voiture pourrait être aussi une opportunité de s’échapper alors qu’elle est coincée dans une vie avec Ed. C’est un peu comme le héros incarné par Martin Freeman l’an dernier dont l’histoire permettait justement de le sortir de sa petite vie, de lui donner l’adrénaline nécessaire pour laisser sa femme tomber dans les escaliers et mourir.
Et puis prendre le temps de la cacher. Pour ce genre de choses, Fargo est excellente car si l’idée reste la même que celle de l’an dernier, la façon dont tout est développé est différente. C’est ce dont le héros de l’an dernier avait besoin, d’une histoire qui lui permette de sortir de son quotidien morose qu’il n’aime pas. Il était ainsi devenu quelqu’un d’autre. Hank est clairement le genre de personnage qui peut aussi faire évoluer l’histoire comme le démontre cet épisode. S’il y a une sorte de paix qui s’engage par moment, on sait pertinemment que dans les semaines à venir les choses vont devenir de plus en plus importantes et terribles. Comme l’an dernier, Fargo continue d’utiliser les mêmes idées de façon intelligente. De plus, visuellement cette saison continue d’être magnifique. Fargo est une série qui a une vraie sensualité, un côté feutré dans sa mise en scène qui nous donne envie de faire confiance en chacun des personnages. Cela permet aussi de construire une certaine forme de suspense original et unique, alors que certains personnages font d’autres choses en parallèle pendant ce temps. On a presque l’impression de sortir totalement de la mise en scène des frères Coen qui inspirait largement la première saison avec un angle peut-être plus sombre, plus proche d’un bon film d’ambiance avec une réflexion sur la société.
Note : 10/10. En bref, je suis fasciné par la série cette année.