Réparer l’ADN de cette protéine, BRCA1, impliquée ici dans le déclin cognitif et la démence permettrait de contrer l’action néfaste des plaques de protéines de bêta-amyloïde sur les neurones et leur communication, révèle cette étude du Gladstone Institutes (San Francisco). Ces conclusions, publiées dans la revue Nature Communications, ouvrent une toute nouvelle voie de recherche pour prévenir les dommages neuronaux et le déclin cognitif chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer ou chez les patients à risque élevé.
L’appauvrissement de BRCA1, une protéine ou un gène bien connu pour son implication dans les cancers de la Femme, peut aussi contribuer à altérer le fonctionnement des cellules du cerveau et favoriser le déclin cognitif dans la maladie d’Alzheimer : des niveaux réduits de BRCA1 (voir en rouge sur visuel ci-contre) dans les neurones (en bleu) liés à la présence de plaques de bêta-amyloïde contribuent aussi à l’accélération des déficits cognitifs.
Les chercheurs de l’Institut Gladstone montrent pour la première fois avec cette étude, que nos neurones ont besoin de la protéine BRCA1 pour l’apprentissage et la mémoire. BRCA1 est une protéine clé impliquée dans la réparation de l’ADN et ses mutations augmentent le risque de cancer du sein et de l’ovaire. La diminution de BRCA1 dans les neurones peut, aussi, provoquer des déficits cognitifs. BRCA1 joue donc aussi un rôle important dans les neurones, qui sans elle, ne se divisent pas, d’où le développement de la maladie neurodégénérative caractérisée au final par une perte de cellules du cerveau.
Sans BRCA1, point de fonctionnement cognitif : BRCA1 apparaît ici comme un agent réparateur de dommages à l’ADN : lors de la division des cellules, BRCA1 va intervenir pour réparer les » cassures double brin » qui peuvent se produire lorsque les cellules sont blessées. Les chercheurs ont donc émis l’hypothèse que, dans le cerveau aussi, la réparation des dommages à l’ADN des cellules était une condition du fonctionnement cognitif, soit de l’apprentissage et la mémoire. Lorsqu’ils réduisent les niveaux de BRCA1 dans les neurones de souris, cela entraîne une accumulation de lésions de l’ADN et finalement la » mort neuronale « , mais aussi des déficits de mémoire et d’apprentissage. Ainsi, l’épuisement de BRCA1 pourrait donc bien médier le déficit cognitif.
BRCA1 est bien épuisé dans les cerveaux de patients Alzheimer : L’analyse de BRCA1 dans le cerveau post-mortem de patients atteints d’Alzheimer, montre que comparativement aux témoins non déments, les niveaux de BRCA1 sont réduits de 65 à 75%. En culture, les chercheurs montre que la » bêta-amyloïde » qui s’accumule dans le cerveau, épuise BRCA1 dans les neurones et freine ainsi la réparation de l’ADN.
Augmenter BRCA1 pour prévenir ou inverser la neuro-dégénérescence ? Cela reste encore à démontrer. Cependant les auteurs suggèrent que la manipulation thérapeutique de BRCA1 pourrait bien permettre de prévenir les dommages neuronaux et le déclin cognitif chez les patients atteints de la maladie ou à risque élevé. » En normalisant les niveaux ou la fonction de BRCA1, on pourra protéger les neurones contre les dommages de l’ADN et empêcher la cascade de processus qui mène au déclin cognitif « .
Source: Nature Communications Nov, 2015 DOI : 10.1038/ncomms9897 (In press) via Gladstone InstitutesDNA repair protein BRCA1 implicated in cognitive function and dementia (Visuel@ Elsa Suberbielle)
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