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Une révolution pour les cours particuliers

Publié le 07 décembre 2015 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! Les trois fondateurs de LiveMentor ont été amenés, durant leurs études en école de commerce, à donner de nombreux cours particuliers. L’un d’entre eux, Alexandre Dana, s’est vu proposer un jour un cours via Skype, pour un élève habitant à l’autre bout de la France. Il accepte avec quelques réticences. Mais l'expérience est si réussie que c’en est une révélation: l’idée de LiveMentor est née. "Je me suis rendu compte des avantages des cours par visioconférence", explique-t-il. "D’abord plus aucun déplacement n’est requis, ce qui fait gagner énormément de temps. Ensuite, c’est un moyen d’accéder aux meilleurs mentors depuis n’importe où, mentors que l’on peut contacter à tout moment, y compris un dimanche soir à 23 heures. Enfin, puisqu’on peut prendre des cours de 15,30, 45 minutes, le prix est très inférieur à celui des cours particuliers traditionnels".

Mais si le coût est plus faible pour les étudiants, la rémunération des mentors ne s’en trouve pas amoindrie car la plateforme ne prélève que 15% de commission, là où les agences de soutien scolaire de type Acadomia ponctionnent 50% des gains. De surcroît, l’absence de déplacements pour les enseignants permet de rentabiliser leur temps bien davantage: ils peuvent donner plus de cours, et donc gagner plus. On ne s’étonnera donc pas que, malgré sa jeunesse, la start-up ait déjà pu recruter 2000 mentors.

Mentor, un terme novateur pour désigner ces étudiants et professeurs qui viennent en aide à des milliers d’élèves, dont 20% d’adultes. Alexandre Dana et ses associés ne l’ont pas choisi au hasard: "On voulait un terme qui soit le même en français et en anglais d’une part; d’autre part, pour les adultes qui prennent des cours via notre plateforme, de bureautique par exemple, le terme de "professeur particulier" ne nous semblait pas adapté. Mentor est un terme qui convient à l’ensemble des personnes qui passent par notre plateforme". L’ex-étudiant en école de commerce insiste en outre sur la dimension d’accompagnement qui prévaut dans leur concept: le mentor est un guide et pas seulement un enseignant.

Chaque mentor bénéficie d’une formation pédagogique sur les cours par visioconférence et possède un profil détaillé. A la fin de chaque cours, le mentor est évalué et noté par son étudiant(e). "C’est la différence majeure entre une école classique et une école virtuelle: nous donnons à nos élèves la possibilité d’évaluer les mentors, sur plusieurs critères. La réactivité, la disponibilité, la fidélité de leurs élèves, sont pris en compte dans leur classement", précise encore Alexandre Dana. "C’est le problème avec les cours à domicile: un professeur vous est attribué via une agence de soutien scolaire, mais une fois que les cours ont commencé vous êtes bloqué avec cette personne pendant toute l’année, sans possibilité de faire un retour. Et le professeur n’est pas incité à exceller dans son rôle, du fait de cette absence d’évaluation. Nous voulons maintenir la pression sur nos mentors. C’est une démarche assez inattendue dans le domaine de l’enseignement". Les trois fondateurs de LiveMentor ne souhaitent pas en rester là et ambitionnent de devenir la "plateforme de référence pour apprendre quelque chose". Complémentaire des MOOCs, ces cours universitaires en ligne accessibles à tous, la plateforme propose une interaction qui fait défaut dans ces cours gratuits. Seuls 6% des étudiants inscrits à un MOOC vont jusqu’au bout, rappelle Alexandre. Une grande majorité des adultes inscrits sur LiveMentor viennent des MOOCs mais ont justement besoin d’un guide, d’un accompagnateur pour aller jusqu’au bout. L’interaction entre élève et mentor permet d’optimiser les parcours de connaissances et de les valider.

Avec un millions d’élèves ayant recours aux cours particuliers chaque année, l’enjeu est de taille. Le point névralgique du dispositif repose donc sur une technologie capable de gérer les flux d’offres et de demandes. "C’est la clef", reconnait Alexandre. "C’est le problème constant sur lesquels travaillent Airbnb et Blablacar. Le cœur de notre société, c’est l’algorithme de classement des mentors" ajoute-t-il.

Pour autant, LiveMentor n’a pas vocation à remplacer l’Éducation nationale. "On adore l’école" indique Alexandre, "on ne critique pas du tout le travail qui est fait au sein des salles de classe. Mais on perçoit sur notre plateforme une volonté des élèves de prendre le pouvoir sur leur éducation, avec des mentors qu’ils ont choisi, et à leur rythme. Ils ont envie aussi d’apprendre certaines choses qui ne sont pas enseignées à l’école, comme la programmation ou le chinois". Il suggère que l’école pourrait observer l’enseignement en ligne pour évoluer.

Avec un lycéen sur trois et un collégien sur cinq qui prennent des cours particuliers, l’enjeu apparaît très important aux fondateurs de LiveMentor. Les diplômes continuent à apparaître comme des remparts contre le chômage et les connaissances pour les obtenir deviennent de plus en plus vastes et complexes. L'accompagnement est souvent vécu comme une nécessité et non un luxe. Mais dans une société de plus en plus numérique, les modalités changent. "Les cours en ligne, c’est l’avenir" conclut Alexandre Dana.

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