À 14 Ans // De Hélène Zimmer. Avec Athalia Routier et Galatéa Bellugi.
La dernière année du collège est toujours une année charnière, celle où l’on doit commencer à prendre une décision sur son futur. C’est aussi une année où l’on commence à grandir, où notre corps se mue. Cependant, À 14 Ans ne réussi pas forcément à faire ce que Bande de Filles a réussi à faire par exemple. On se retrouve alors avec une bande de clichés adolescents, pas toujours ultra réalistes qui nous plongent dans un univers alarmant alors qu’au fond, les adolescents d’aujourd’hui ne sont pas tous plongés dans ce climat d’autodestruction. C’est peut-être même pire chez les parents et les professeurs où les clichés s’accumulent. Je ne m’attendais pas à un film aussi mal raconté alors que la mise en scène d’Hélène Zimmer manque souvent de souffle. Il n’y a rien de vraiment original même si À 14 Ans sait malgré tout rester assez brut. Notamment quand il s’agit de parler de sexualité. La femme ou plutôt la jeune adolescente est traitée comme un objet sexuel. Je me demande ce qu’a vécu Hélène Zimmer dans sa jeunesse mais il faut être sacrément névrosé pour imaginer la femme comme ça. J’aurais aimé que les femmes soient des personnages forts, caractériels et pas quelque chose d’aussi borderline. Rien que la scène de sexe dans la seconde partie du film est ridicule.
C'est la rentrée.
Sarah, Jade et Louise se retrouvent pour une dernière année au collège. Entre euphorie, rivalités, révoltes et séduction, elles affrontent les tourments de l'adolescence pour trouver leur place.
J’aurais au moins apprécié avoir de l’empathie pour ces jeunes filles qui tentent de vivre cette période importante de leur vie mais étrangement, rien ne se passe. Les personnages sont mal développés et très lisses. C’est la faute à un scénario qui préfère enchaîner les clichés adolescents plutôt que de nous raconter véritablement quelque chose autour de ces personnages et des relations qu’ils peuvent entretenir. Dédié à Benoît Jacquot (Les adieux à la Reine, 3 Coeurs), je me demande vraiment ce que ce dernier pense de À 14 Ans. J’espère vraiment qu’il n’a pas aimé. Bon, Hélène Zimmer a peut-être ici délivré son premier film, elle reste donc perfectible mais sa vision de l’adolescence n’est pas vraiment pertinente. A vouloir jouer le film choc, le film ennui terriblement. Ce mille-feuilles de séquences entre biture, sexe et cours est bien trop lisse à mon goût. Peut-être bien que l’on peut sauver au moins Galatea Bellugi de cette névrose sans fond. L’actrice reste assez sympathique à suivre dans ses aventures qui ne sont peut-être pas aussi cafardeuse que les autres mais le scénario ne l’aide pas pour autant.
À 14 Ans c’est un cinéma français qui ne sait pas toujours raconter les choses avec un point de vue passionnant. Au contraire, À 14 Ans se veut choc sans pour autant trop l’être non plus et raconter quelque chose de pertinent sans sembler connaître vraiment le sujet non plus. Je me demande vraiment si à 14 ans il y a beaucoup de comportements de ce genre là. Le film aurait été raconté du point de vue d’une bande de 16 ans j’aurais alors peut-être imaginé que cela puisse être plausible et encore… Cette façon qu’a le cinéma français de vouloir à tout prix raconter l’histoire de cette jeunesse qui est en train de s’autodétruire est dramatique. Certes, la perte des objectifs futurs (et la peur de ne pas avoir de futur) peuvent laisser à penser que les jeunes sont perdus et qu’il n’y a personne pour les sortir de la pente glissante qu’ils sont en train d’emprunter mais bon, je ne pense pas que tout les jeunes soient aussi peu optimistes et enfermés dans un monde où le seul but est d’être mal, dépressif. Je pense qu’à 14 ans on a des rêves et des espoirs. Non ? En tout cas, À 14 Ans est une accumulation de choses pas toujours très passionnantes qui préfèrent en faire des caisses plutôt qu’autre chose.
Note : 1/10. En bref, les clichés adolescents utilisés au service d’un film ridicule…
Date de sortie : 25 février 2015