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L’étrangère

Par Vertuchou

Elle a les chevilles fines
et les mains gantées de rides légères
elle a les mains comme des poupées

Elle a des cheveux feuilles de houx
gerbe de blé or inflammable
elle a des cheveux de cuivre roux

Elle a l’ivresse de la démarche qui fait
pencher son corps vers les étoiles
elle marche comme les reines

Elle est venue de ce pays
où les femmes lavandières
ont des ailes sous leurs habits

Et des seins comme des abeilles
bourdonnant aux rumeurs de la nuit
des seins vivants comme des ruches

Elle est venue de ces rivages
où l’homme a les yeux de la mer
et le cœur comme un cheval sauvage

Elle c’est peut-être toi
qui emprisonne mes pensées
dans la grille de ses doigts

Toi qui emprisonnes mon regard
en ton regard de soie
Elle c’est peut-être toi

Paul-Louis Rossi


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