Cet essai clinique à long terme mené par des chercheurs cancérologues de l’Hôpital Houston méthodist montre l’efficacité de la combinaison radiothérapie et » thérapie génique par gène suicide « , une technique déjà documentée, dans laquelle les cellules cancéreuses de la prostate sont génétiquement modifiées non seulement pour s’autodétruire mais aussi pour inciter le système immunitaire à les attaquer. Une combinaison qui frappe deux fois le cancer, dont les résultats, prometteurs, sont présentés dans le Journal of Radiation Oncology.
Une thérapie génique anticancéreuse par gènes suicides : Cette procédure » de gène suicide » utilise la thymidine kinase du virus Herpes simplex de type 1 (HSV1-TK). Les chercheurs utilisent un adénovirus (du rhume), modifié pour livrer l’agent thérapeutique, un gène de virus de l’herpès qui produit l’enzyme thymidine kinase, ou TK, directement dans les cellules tumorales. Une fois que le gène du virus de l’herpès est livré aux cellules cancéreuses, il se met à fabriquer TK mais les patients reçoivent un médicament anti-herpès couramment utilisé, le valacyclovir (Valtrex®). La combinaison valacyclovir-TK attaque l’ADN des cellules tumorales qui s’autodétruisent. C’est la raison pour laquelle la procédure est appelée » thérapie par gènes suicides « .
Mais ici, les chercheurs apportent un élément nouveau par rapport aux précédentes recherches sur les systèmes de gène suicide. Lorsque la combinaison commence à détruire les cellules tumorales, elle alerte également le système immunitaire du patient, qu’il est temps de répondre par une attaque massive contre le cancer, un peu donc comme un vaccin contre les cellules cancéreuses du patient.
Des taux de survie jamais vus : Dans cet essai clinique de phase II, les chercheurs ont comparé les 2 thérapies, radiothérapie seule et radiothérapie + hormonothérapie sur 2 groupes de patients, 66 au total. Les patients du groupe A ont reçu la thérapie génique expérimentale 2 fois au cours de l’étude, et le groupe B 3 fois. Les 2 bras d’étude aboutissent à des taux de survie globale élevés, de 97% avec thérapie génique et 94% sans, soit une amélioration de 5 à 20% de la survie selon les patients. Pour tous les facteurs d’évaluation, les résultats ont été remarquablement plus élevés que ceux obtenus avec la radiothérapie seule. Au-delà de ces résultats thérapeutiques impressionnants, la majorité des patients n’ont présenté aucun effet secondaire ou complication.
Reste donc à attendre les données d’évaluation de l’innocuité et l’efficacité finale de la thérapie génique, par essai clinique de phase III, déjà en cours, avant approbation par la Food and Drug Administration.
Un grand espoir donc dans le traitement du cancer de la prostate.
Source: Journal of Radiation Oncology 12 December 2015 DOI: 10.1007/s13566-015-0239-y Long-term outcome of a phase II trial using immunomodulatory in situ gene therapy in combination with intensity-modulated radiotherapy with or without hormonal therapy in the treatment of prostate cancer (Visuels » cancer agressif de la prostate avant le traitement. Absence de signe de cancer après la thérapie génique combinée à la radiothérapie « @Houston Methodist)
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