Lu ici :
"Plus il y aura de gens payés pour percevoir du racisme et de la discrimination, eh bien plus il y aura de racisme et de discrimination. Plus il y aura de gens subventionnés pour démontrer que des minorités sont opprimées par des majorités, eh bien plus il y aura de minorités opprimées. Les associations de gémisseurs et les théoriciens du Bien inventent activement les maux qu’ils dénoncent pour obtenir le remède qu’ils souhaitent. Et étant des crétins sans nom, ils ne savent probablement même pas que ce qu’ils veulent n’est en dernière instance rien d’autre qu’un grand goulag où une rectitude politique et mentale déferlante imprimera sa tendance jusqu’en la dernière parcelle de nos institutions, de notre vie culturelle et de nos propres consciences.
La dictature de l’harmonie
Léo Strauss, un penseur parmi les plus humbles, avait autrefois affirmé que nos sociétés libérales contenaient malheureusement en elles-mêmes le germe de leur propre destruction. Absorbées progressivement par leur idéal de tolérance, elles finiraient par ne glorifier qu’une seule et unique vertu, soit l’harmonie et la gentillesse généralisée, oubliant ainsi les vertus plus profondes qui seules savent pourtant fonder et rehausser l’âme d’un individu comme d’un peuple.
L’amour-propre lui-même en viendrait à être considéré comme un vice, tandis que des élites aveuglées ne verraient plus la vertu que dans l’harmonie, la gentillesse, l’ouverture ainsi que dans l’acceptation non critique de tout et n’importe quoi. Avec la paix et l’harmonie sociale comme seules valeurs, comme seul projet de société, comme seul horizon, l’homme idéal des derniers jours ne pourrait logiquement être rien d’autre qu’un agneau bucolique insignifiant, incapable de porter un jugement moral sur quoi que ce soit, incapable d’affirmer quoi que ce soit, incapable d’être quoi que ce soit. Une pure ouverture à l’Autre. Un pur néant".