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Apprécier pleinement la solitude pour en sortir

Publié le 16 décembre 2015 par Do22
Apprécier pleinement la solitude pour en sortir

Quand j'ai senti la fin de ma saison de travail arriver au Québec, en août dernier, et que j'avais encore près de trois mois à animer mes propres ateliers ensuite, je n'avais qu'une envie, me trouver une petite hutte en face de la mer au chaud et passer au moins deux mois là cet hiver, seule et loin de tout.

Mon coeur était blessé par des situations difficiles vécues seule et qui m'ont ensuite été reprochées, pour mettre la cerise sur le gâteau ! Quand une personne dit des choses dures ou même pas gentilles, c'est parce qu'elle souffre, pas par méchanceté. Personne n'a vu ma souffrance mais on a relevé mes mots pas très gentils. Ce n'était pas moi, pas mon style, alors on me l'a renvoyé à la figure.

J'avais donc d'autant plus envie de me retrouver seule loin de ces humains inhumains qui se disent thérapeutes. J'exagère un peu mais j'en ai eu gros sur la patate. Mon coeur a été brisé et s'est alors refermé sur lui-même comme une huitre, ne voulant plus ressentir d'amour ou de haine, rien. Réflexe de survie que je connais très bien puisque, la première fois que j'ai ouvert mon coeur et que j'y ai ressenti de l'amour, j'avais 43 ans ! Cela fait donc seulement dix ans que j'apprivoise doucement l'amour qu'on me témoigne.

Donc, je n'avais qu'une envie : me retrouver seule sur une plage au chaud pour juste être avec moi-même, me retrouver et écrire, me balader, apprécier la vie et redonner de l'amour à mon coeur qui s'est retrouvé dans une profonde et vieille blessure sans que je m'en rende compte vraiment, en fait. C'est juste lors du dernier stage que j'ai animé que j'ai senti mon coeur se rouvrir et l'amour y entrer alors à nouveau, un petit peu et de plus en plus, enfin. Mon coeur a relâché les tensions et les barrières.

Une rencontre sous les tropiques

La vie m'a amenée au Sri Lanka le 21 novembre dernier pour coanimer un séjour de dix jours avec un groupe de dames qui s'est passé merveilleusement bien. Je n'avais aucune idée d'où j'irais ensuite.

J'avais cependant demandé clairement, avant de m'envoler pour ce pays où j'étais déjà venue en 1982, de pouvoir un jour rencontrer une personne qui serait juste là pour moi, de qui je pourrais recevoir de l'aide et du soutien sans que je n'aie rien à donner en retour comme ça arrive toujours. Je crois recevoir et puis la personne se rend compte que je peux lui être utile et je me retrouve à travailler pour mais là, je voulais quelqu'un juste pour moi, point.

Apprécier pleinement la solitude pour en sortirEn arrivant à l'hôtel où je suis depuis le 23 novembre dernier, on m'a présenté un moine bouddhiste au temple du village. Je l'appellerai ici Kusala pour simplifier (car il a un très long nom). J'ai commencé à aller méditer avec lui et je l'ai aussi rencontré de façon privée. Il m'a confirmé des choses que je savais depuis très longtemps, que personne n'avait vu, qu'il pouvait m'aider à les décrocher et ce, entièrement gratuitement...

Je chemine avec lui depuis. Il me donne tellement, sans rien me demander en retour. C'en est hallucinant et j'ai un peu de peine à tout recevoir mais je l'accueille. Il vient chanter des chants bouddhistes chaque matin et chaque soir pour moi en méditation dans son temple. Nous sommes juste les deux et il le fait juste pour moi. On passe du temps à échanger, à partager. J'apprends à recevoir gratuitement et juste pour moi.

Bien sûr, je ne peux pas rester sans redonner mais il ne m'a rien demandé. Je suis donc en train de faire son site web et d'organiser sa venue au Québec en juin prochain pour animer un programme de méditation, enseignements et consultations. Il est lui-même psychothérapeute (et plus...) et ce sera un plaisir de partager avec vous ces moments de partages qu'il animera.

Apprécier pleinement la solitude pour en sortirJe m'occupe aussi de faire en sorte que le nouveau bâtiment de l'école du dimanche, où les enseignements bouddhistes de civisme et respect pour une vie en paix sont enseignés - j'aurais même envie de l'appeler l'école de la non-violence - puisse être fini d'être construit très bientôt en animant une levée de fonds pour... les toilettes ! Vivriez-vous sans toilettes ?! Eux non plus ! Alors, si le coeur vous parle, je vous invite à ce lien pour découvrir ce projet et peut-être m'aider à aider Kusala à faire en sorte que les 600 élèves de cette nouvelle école aient très bientôt de belles toilettes !

Méditer au coeur des grandes énergies

Cette première phase de mon cheminement avec Kusala se termine le 20 décembre. Il part une dizaine de jours au Japon. J'ai donc regardé sur la carte où j'aurais envie d'aller pour voyager un peu. Mon choix s'est arrêté sur Dambulla puis Anuradhapura, deux grands centres bouddhistes du Sri Lanka, dont Anuradhapura qui est d'une énergie particulièrement spéciale et intense, d'après Kusala.

Quand j'ai dit à Kusala que je partais pour Dambulla, avant-hier, il a fait la grimace mais on était en public et on n'avait pas le temps d'en parler. Ce n'est qu'hier soir qu'il m'a expliqué qu'il trouvait que ce n'était pas une bonne idée que j'aille à Dambulla car c'est trop plein de touristes et "énervé", que ça risque de me déconnecter du cheminement que je fais actuellement, que je serais mieux d'aller passer deux semaines à Anuradhapura à méditer au moins une heure matin et soir au temple et à parler au moins de monde possible...

Apprécier pleinement la solitude pour en sortir

Hier soir, durant la méditation chantée avec Kusala au temple, une grande tristesse est sortie. Les larmes roulaient sur mes joues sans que je ne puisse rien faire. J'ai tout pour être heureuse et je fais l'envie de bien des gens qui me suivent sur Facebook ou ici mais, pourtant, je porte une grande tristesse depuis toujours et c'est ce que je travaille à déconnecter avec Kusala.

Cette profonde tristesse parlait de cette solitude que je vis quasiment depuis que je suis au monde, cette impression de toujours tout faire et vivre seule, sans soutien, à créer ma vie toujours par moi-même. Cette fatigue aussi d'être toujours toute seule. J'ai appris à apprécier la solitude et je l'aime mais j'ai aussi besoin de ne plus être seule pour partager tous mes bonheurs et en créer d'autres avec une ou d'autres personnes. J'ai redécouvert, depuis plus d'un an maintenant que je voyage, le plaisir de partager mes journées, ou des moments, avec quelqu'un chaque jour.

Apprécier pleinement la solitude pour en sortirEt Kusala qui me dit d'aller passer deux semaines à méditer seule à Anuradhapura... ?! 😉

Quelque part, cela ne m'a même pas vraiment étonnée. Je savais qu'il avait raison, que c'est ce dont j'ai besoin et ça revient à mon envie de petite hutte au bord de la plage. C'est juste ailleurs. La mer est un peu plus loin et je vais vivre dans une famille srilankaise !

Je lui en ai quand même reparlé ce matin après notre méditation et sa réponse a été que j'ai donné toute ma vie et que c'est à mon tour maintenant de prendre soin de moi et qu'on prenne soin de moi. De rester alignée sur mon énergie, mes besoins, mes désirs et à vivre MA vie, pour moi vraiment et pour y arriver, je dois aller au fond de ma solitude et l'apprécier pleinement... pour en sortir !

Et ensuite ?!

Kusala m'a aussi parlé plusieurs fois ces derniers jours de revenir vivre ici après ces deux semaines ailleurs. Je lui ai dit pourquoi pas mais que je ne pouvais pas me permettre de payer le gros prix à l'hôtel où je suis et il n'y a pas de petite guesthouse pas chère dans ce village. Il m'a dit alors que, si je revenais pour un ou deux mois, il pouvait me trouver une chambre chez l'habitant, gratuite ! Je suis restée sans voix...

Je ne savais pas trop pourquoi je resterais à Balapitiya mais, d'un autre côté, je n'ai eu aucun signe d'aller ailleurs... et ce que je savais depuis avant même que je prenne l'avion pour venir au Sri Lanka s'est confirmé en me réveillant ce matin : j'ai eu le message clair que je vais y rester jusqu'à fin février. Pour y faire quoi ? Prendre soin de moi... et sûrement plein d'autres choses mais je ne sais pas encore !

Mon coeur est plus léger. Une grande partie de ma tristesse est partie. Je vis chaque jour toutes sortes de petits bonheurs, comme hier par exemple, que j'ai partagés sur ma page Facebook comme je fais chaque jour :

En allant au temple ce matin, je me suis mise dans un état d'ouverture en me disant que j'accepterais tous les cadeaux du jour. Un tuktuk s'est alors arrêté et m'a emmenée gratuitement au temple. C'était un des ouvriers.t à prendre un thé mais pas sûre. Je devais y aller. En montant les escaliers du temple, la voit-y pas qu'elle arrive en courant pour m'amener... une fleur jaune à ajouter à mon jasmin ! Quels bonheurs ce matin !
Arrivée près du temple, je me suis arrêtée pour cueillir des fleurs de jasmin pour amener en offrande. La dame qui habite la maison est sortie avec un sac en plastique, un beau sourire et on a ramassé les fleurs ensemble. J'ai cru comprendre qu'elle m'invitai
Après la méditation, le moine m'a invitée, et a insisté, pour que je déjeune avec eux. Le déjeuner m'attendait à l'hôtel aussi j'ai décliné...
En arrivant à l'hôtel, j'apprends que les trois traitements qu'il me restait à recevoir étaient pour ce matin ! J'ai donc reçu un Shirodara, un massage complet et un bain de vapeur en caisson de bois... Suis un peu raplapla mais ça fait du bien en titi !
Je m'en vais au temple pour la méditation du soir... La journée et ses petits miracles n'est pas encore terminée !

Effectivement : en soirée, j'ai eu l'accueil de Kusala dans mes larmes, sa bienveillance et, finalement, de belles confidences ensemble et quelques rires ! Comme quoi les feelings négatifs sont toujours que des nuages qui passent devant le soleil ! 😉

Une autre étape de vie

Apprécier pleinement la solitude pour en sortirDemain matin, je prends le train à 6h pour Colombo. Je dois aller faire faire l'extension de mon visa pour un autre deux mois. En revenant en fin de journée, Kusala m'attend pour aller visiter la chambre que j'aurai quand je reviendrai d'Anuradhapura en janvier.

Encore quelques dates à placer en février et mars en France pour mes nouveaux stages - je ne vais pas au Maroc finalement -, encore quelques paperasses à finaliser et le programme de tous les stages au Québec pour les thérapeutes et Kusala - il viendra animer un programme de méditation et enseignements en juin prochain - sera en place pour 2016 et je pourrai enfin m'occuper de... moi à temps plein ! 😉

Ce sera le troisième hiver que je me donne du temps - un à deux mois à travailler à mi voire quart-temps - pour "hiberner" après avoir travaillé 7 jours sur 7 durant le reste de l'année. J'en ai bien besoin et je vais faire en sorte de rester seule avec mon coeur en convalescence dans son cocon douillet même au milieu de centaines de touristes ! Disons que je n'y resterai pas longtemps 😉

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