Fargo // Saison 2. Episode 8. Loplop.
Fargo fait partie cette année de ces séries capables de surprendre, de nous offrir quelque chose de brillant à sa façon. Il y a toujours des intrigues étranges, des personnages qui prennent des décisions irrationnelles mais c’est aussi pour cela que j’aime Fargo, pour la facilité déconcertante avec laquelle le monde des personnages plonge dans le chaos d’un moment à l’autre. Commençons donc par Peggy Blumquist. On ne peut pas dire que cela soit le personnage le plus stable qu’il soit et puis sa décision de partir avec un corps dans le coffre de sa voiture c’était déjà une décision pas des plus rationnelle mais bon, peu importe la série continue sa chevauchée des surprises et Noah Hawley continue d’être un scénariste chevronnée qui sait parfaitement quoi faire de chacun des personnages de cette série. Il a réussi à créer un monde aux personnalités différentes mais toutes réunies par un lien particulier. « Loplop » aurait pu être le pire épisode de la saison mais c’est tout le contraire. C’est un épisode brillant dans sa façon de raconter comment chacun des personnages est petit à petit en train de perdre ce qui donnait un minimum d’unité dans leur monde. Peggy (et accessoirement Ed) se retrouvent donc une fois de plus au coeur de sales aventures.
Mais le fait est que les Blumquist ne sont pas encore au bout de leurs surprises. Peggy est capable de se retrouve avec Hanzee entre les mains. Elle est prête avec ses ciseaux à la fin de l’épisode et puis il lui échappe et c’est comme ça que Hanzee s’échappe et que les Blumquist sont encore plus dans la mouise qu’ils ne l’étaient auparavant. Ed est tout de même sacrément bête, un peu comme sa femme finalement. Ils ne se rendent pas vraiment compte du monde dans lequel ils sont plongés et tentent de profiter de la situation sans se rendre compte des conséquences que cela peut engranger. Cet épisode n’est pas forcément celui de Peggy pourtant et ce même si Kristen Dunst est vraiment brillante sous les traits de Peggy. Je crois que côté casting, là aussi Fargo a fait fort cette année en évitant de reprendre le casting de la première saison et simplement en nous racontant une histoire différente avec d’autres acteurs, d’autres personnalités utilisées de façon intelligente. Kristen Dunst est une actrice avec laquelle on peut facilement avoir du mal mais je trouve qu’ici, elle s’est dégoté l’un des meilleurs rôles de sa carrière. Pas difficile car Noah Hawley est un scénariste qui semble aussi très bien maîtriser la direction d’acteurs.
Ed réalise que Peggy a parlé et tout cela se fait bien au détriment de ce pauvre Ed tout de même. Ed est pile poil le genre de personnage dont l’histoire part en sucette à cause des autres. La série nous offre pas mal de très jolies scènes, notamment ces split-screen au téléphone qui sont parmi les meilleurs moments de Fargo. Je ne m’attendais pas du tout à un moment de ce genre là mais le résultat est au rendez-vous. C’est aussi ce qui fait le succès de cet épisode, à la fois par rapport à ce qui est démontré mais également par rapport à ce qui peut se dérouler de terrible à chaque moment propice. Les scènes au téléphone sont importantes car elles sont mises en scène de façon à ce que l’on ait l’impression d’être avec l’une des deux personnes et de tenter d’écouter la conversation dans son intégralité. Fargo continue de démontrer que ce n’est pas qu’une série d’écriture, c’est aussi une série de mise en scène et en situation des personnages. L’histoire des Blumquist dans cet épisode est tout de même assez hilarante et je dois avouer que j’ai hâte de voir ce que les deux derniers épisodes de la saison nous réservent pour eux. Je ne serais pas surpris que cela soit quelque chose de dramatique, au moins pour l’un des deux. Les choses partent en cacahuète et tout cela pour le meilleur alors que Fargo parvient à utiliser à merveille tous les atouts de la série en un seul et même épisode.
Le chaos final de cet épisode reste assez comique et il y a toujours ces éléments de comédie noire que j’apprécie énormément et que je retrouve dans cet épisode. Je dois avouer que j’ai vraiment hâte de découvrir ce que la série a réellement en stock pour nous encore car même Dodd se retrouve lui aussi dans de bien sales positions. A commencer par son face à face avec Ed à la fin de l’épisode (qui va conduire à sa perte étant donné que Hanzee le traque et veut lui faire la peau - et va y parvenir à la fin de cet épisode) mais pas seulement. C’est un épisode vraiment étonnant qui raconte l’histoire de points de vues divers et variés tout en rappelant aussi à quel point l’état est vraiment mal pour beaucoup de gens. Hanzee est quelqu’un que j’aime beaucoup, en grande partie car Fargo sait faire quelque chose d’un personnage qui en apparence n’aurait peut-être pas délivré grand chose. Sauf que c’est par chance tout le contraire. Finalement, Fargo me laisse une fois de plus pantois face à un brillant épisode de A à Z. Il n’y a rien à redire, juste à contempler la beauté des paysages, des dialogues et du récit qui est d’une fluidité à faire pâlir bien d’autres séries. Je n’aurais jamais cru pouvoir dire quelque chose de pareil d’une telle série, en grande partie car j’imaginais Fargo aller dans une direction complètement différente.
Note : 10/10. En bref, encore brillant.